Un avocat attaque en justice l'arrêté rendant le masque de protection obligatoire dans certains secteurs de Nice. Une façon de s'en prendre à la politique sécuritaire de Christian Estrosi, qu'il juge anxiogène, illégale et disproportionnée.
POLITIQUE — C'est une attaque au lance-flammes. Jean-Marc Le Gars, avocat et ancien président du tribunal administratif attaque l'arrêté municipal imposant le port du masque dans certaines zones de Nice. Mais pas uniquement. D'après l'argumentaire que l'homme de loi a développé chez Nice-Matin, on comprend que c'est à un mode d'action en général qu'il s'attaque.
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D'après l'avocat, le problème majeur serait que Christian Estrosi "pense pouvoir détenir tous les pouvoirs", "violant la loi de manière déterminée, absolue et publique".
"Cow-boy"
Dans son viseur, donc, la décision de la Ville d'imposer le masque dans certaines zones de l'espace public. Jean-Marc Le Gars l'attaque en référé liberté : l’affaire sera jugée demain, mercredi, à 11 heures devant le tribunal administratif de Nice.
Celui qui ne se dit "pas opposé au port du masque" souligne que ce type de décision doit être prise "par les autorités compétentes, comme un préfet" mais du tout par le maire de Nice.
"J’en ai marre des cow-boys. Prendre un tel arrêté, c’est une compétence réservée par la loi au Premier ministre ou éventuellement au préfet" — Me Le Gars à propos de Christian Estrosi
Avant d'enfoncer le clou : "En tant que citoyen, je trouve cela choquant de voir violer la loi de manière aussi déterminée, absolue et publique. Monsieur Estrosi a pris l’habitude de signer des arrêtés sur sept jours, ce qui empêche d’accéder au juge suprême compte tenu des délais. Comme pour les pistes cyclables, ces arrêtés sont illégaux."
L'ancien juge s'en prend également, toujours auprès de Nice-Matin, à la politique sécuritaire de la mairie, notamment l'installation de haut-parleurs contre l'insécurité (que Valeurs actuelles a également taclée), évoquant "une ville de science-fiction" où "on cherche à faire peur à la population".
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Verdict demain dans la journée… mais le combat est certainement loin d'être terminé. Il y a quelques semaines, Me Le Gars avait déjà attaqué un précédent arrêté de la Ville sur les masques. Christian Estrosi l'avait retiré juste avant l'audience.
Au 4 août, au moins 290 communes françaises imposent déjà le port du masque à l’extérieur.