Mercredi, le jury du Prix Nice Baie des Anges dévoilait le nom du lauréat 2025, à trois semaines du Festival du Livre. Il s’agit d’un auteur franco-russe pensionnaire de l’Académie française depuis 2016.
Nous y voilà. Après « L’Inconnue du Portrait », de Camille de Peretti, en 2024, on connaît le grand vainqueur du Prix Nice Baie des Anges 2025. Une récompense remise dans le cadre du non moins attendu Festival du Livre qui a lieu chaque année dans la capitale maralpine, et dont Nice-Presse sera à nouveau partenaire. Ils étaient huit romanciers en lice cette fois.
Présidé par Franz-Olivier Giesbert, qui est aussi le directeur artistique de l’événement, le jury composé de Paule Constant (de l’académie Goncourt), Irène Frain, Aurélie de Gubernatis, Didier van Cauwelaert, Laurent Seksik, Jean-Luc Gagliolo (l’élu chargé du Livre) et Nicolas Galup (le patron de BFM Nice), a désigné son lauréat. Une nouvelle révélée mercredi 7 mai. Le trophée sera remis le 30 mai, tandis que la manifestation culturelle aura lieu du 30 mai au 1er juin.
Voyage à travers l’Histoire
Et le gagnant est Andreï Makine, pour son « Prisonnier du rêve écarlate ». Un roman paru aux éditions Grasset. L’auteur s’épanche sur un demi-siècle d’histoire de l’Union soviétique et de la France. Pour cela, il retrace les péripéties de Lucien Baert, jeune communiste français. En 1939, le héros débarque à Moscou afin de vivre au milieu de ce qu’il pense être un « paradis sur terre ».
Mais très vite, la réalité le rattrape. Il découvre l’extrême cruauté du régime, les sévices dans les camps et la barbarie de la guerre. Il tombe également amoureux de Daria, qui deviendra sa femme. Parvenant à passer le rideau de fer presque trente ans plus tard, il ne réussit pas à retrouver sa place dans cette société qu’il ne reconnaît plus. S’offrent à lui deux choix, rester et se renier, ou repartir à nouveau pour la Russie.
Ouvrage salué par la presse
Un titre qui est considéré comme un « fantastique roman où la trajectoire d’un homme épouse les secousses de son siècle », selon Les Echos. Pour Le Journal du Dimanche, « Andreï Makine garde sa miséricorde pour cet « idiot utile », au-delà de l’ironie ». Quant à Lyon Capitale, il salue le travail de l’écrivain. « Il nous prend dans les rets d’un récit magistralement mené mais il nous amène à réfléchir sur des thèmes comme l’exil, l’identité, l’amour, la politique, la petite et la grande histoire. »
RCF y voit un ouvrage « d’aventures initiatiques, car notre héros va se transformer au gré des obstacles, des expériences, des événements et des épreuves. » Enfin, Le Devoir y voit une publication« épique et mélancolique qui, loin de la certitude des idéologies, essaie d’atteindre quelque chose comme une vérité humaine, insaisissable et complexe » tout en s’intéressant « une fois encore aux destins qui basculent, pris entre les mailles de l’Histoire. »
Vainqueur du Goncourt en 1995
Un sujet qui touche particulièrement Andreï Makine. Né en Union Soviétique en 1957, il arrive en France en 1987. Naturalisé, il a publié plus de vingt livres. Son parcours a débuté avec « La Fille d’un héros de l’Union soviétique » en 1990.
Très rapidement au cours de sa carrière, il obtient le prestigieux prix Goncourt, en 1995 pour « Le Testament français ». Il fut aussi destinataire du prix Prince Pierre de Monaco (2005) ou encore de celui des Romancières (2021) pour « L’Ami arménien ». Il siège à l’Académie française depuis 2016.