Alors que les affaires se multiplient, en parallèle d'une progression du narcoterrorisme, le député niçois dénonce le dépeuplement des commissariats dans les grandes villes de la Côte d'Azur. Une "situation critique".
Il y a de quoi "s'alarmer" de la délinquance dans les Alpes-Maritimes, dénonce le député du 06 Eric Ciotti. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 31 janvier, le président de l'UDR "interpelle" directement le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau "sur la situation préoccupante des effectifs de police dans le département".
"Nos commissariats sont frappés par une baisse alarmante des effectifs. À Cannes, 47 postes restent vacants. À Menton, les effectifs d’investigation et de voie publique ont été divisés par trois, passant de 143 à 54 agents. Grasse accuse un déficit de 19 enquêteurs. À Cagnes- sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var, 17 postes manquent à l’appel".
À Nice, la situation serait "encore plus critique : le dernier mouvement de mutations a entraîné 70 départs pour seulement 16 arrivées, soit un solde négatif de 54 policiers. Selon les agents de terrain, la circonscription de police nationale de Nice manque d’au moins une centaine de postes pour assurer des missions de sécurité publique, de renseignement et d’investigation."
"Les policiers doivent avoir les moyens d’agir. L’État doit assumer ses responsabilités"
Pour Éric Ciotti, "ce manque criant de moyens intervient alors que la criminalité explose dans plusieurs quartiers sensibles, comme le quartier Bon-Voyage à Nice, et que la crise sécuritaire est exacerbée par la pression migratoire à la frontière franco-italienne."
Plus tôt cette semaine, Nice-Presse avait déjà questionné le préfet Hugues Moutouh à ce sujet, après avoir relayé dans nos colonnes une note particulièrement inquiète du syndicat Un1té, qui évoquait "une police nationale au bord de la rupture".
Le représentant de l'État dans le Sud avait donné une réponse mi-figue, mi-raisin.
"La formation prend du temps et c'est incompressible"
"Aujourd'hui, nous tenons la frontière, avec des résultats solides. Notre organisation est optimale, nous avons les ressources nécessaires" nous promettait-il.
Sur un plan général, "je n'ai jamais entendu un syndicat policier dénoncer autre chose qu'un manque d'effectifs. C'est le jeu, c'est normal. Mais je ne pense pas qu'une société dans laquelle nous aurions un agent derrière chaque citoyen serait très saine non plus…"
Il avait tout de même reconnu que "du 'bleu dans les rues', ça ne suffit pas. Les enquêtes, c'est capital. Là aussi, nous avons des résultats, avec 1650 opérations anti-stups conduites, 2000 gardes à vue… Le boulot est fait".
Le problème posé étant celui des moyens affectés à la lutte contre le narcoterrorisme, mais aussi au suivi des centaines d'autres enquêtes sur le reste de la criminalité, dont les dossiers s'empilent sur le bureau de fonctionnaires niçois débordés.
"Il faut davantage d'enquêteurs, oui, mais la formation prend du temps et c'est incompressible. Cannes manquait de policiers, elle en a obtenu de nouveaux. Et nous continuerons". La droite lui demande donc de passer la seconde.