Des documents confidentiels révélés par Le Figaro témoignent d'une explosion des atteintes aux biens et aux personnes dans de nombreuses gares, dont celles de notre cité, avant la crise sanitaire.
Les chiffres rapportés par le quotidien font froid dans le dos. D'après les documents internes à la SNCF de PACA qu'il publie ce jeudi 27 mai, un inquiétant climat de "délinquance dans les gares et à bord des trains" se serait largement développé, "jusqu'à l'irruption du Covid-19 et le confinement".
Avec une interrogation en toile de fond, "l'entreprise ferroviaire est-elle prête à assurer la sécurité des clients et agents, alors que le trafic s'annonce particulièrement dense cet été?" Laquelle n'a pas souhaité répondre aux questions de nos confrères.
Ces rapports, dont la SNCF a eu connaissance dès juin 2020, "montrent une flambée générale des nuisances avant le confinement, avec une augmentation globale de 59% en 2019, et 23.685 faits relevés dans les gares, connexions et TER".
Par acte, on entend "l'ensemble des atteintes et vols", ce qui peut donc aller du fait de fumer illégalement jusqu'aux violences. Les atteintes aux personnes constituent d'ailleurs une "catégorie préoccupante", ayant augmenté de 40% avec 2.233 faits relevés en 2019. 259 faits de violence volontaire (+72%) et 97 atteintes sexuelles étaient également perpétrés (+62%), "soit presque un fait par jour en regroupant ces deux catégories".
L'ensemble de ces statistiques "reposent sur les faits relevés, manquant par principe toutes les nuisances qui ont échappé aux services". -26% d'actes entre janvier et mai 2020, par rapport à la même période en 2019, et -38% de victimes, ont été décomptés sur la période du premier déconfinement.
Dans les gares niçoises
Le rapport dresse une sorte de palmarès du pire, avec les gares les plus touchées par l'augmentation de cette délinquance et des incivilités.
"Avec une hausse de 156% des faits (921 relevés), c'est la gare de Nice-Saint-Augustin, près de l'aéroport, qui évoluait le plus négativement en 2019"
La gare centrale de Nice-Ville, bien plus vaste, n'est pas en reste, avec 6.128 faits déplorés, en augmentation de 63%. Vient ensuite Marseille Saint Charles, avec 4.273 faits, même si elle se place devant Nice au niveau de leur évolution, +87%.
Les Alpes-Maritimes sont particulièrement concernées par ce sombre tableau.
"Inquiétant également, des gares de villes considérées plus 'tranquilles' enregistraient également des hausses significatives, comme Cannes (2.128 faits, +52%) ou encore Antibes (1271 faits, +95%)."
Situation très alarmante également, sans surprise, pour la ligne TER Grasse-Vintimille, où une augmentation de 238% de faits a été relevée.
Quelle riposte ?
En réponse à ce contexte tendu, des "médiateurs" auraient été envoyés dans les gares, et des stands ayant pour thème le "bien vivre ensemble" auraient été installés, en plus des efforts et de la coopérations opérés par les équipes de sûreté et les forces de l'ordre.
Dans le contexte des régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, la sécurité dans les transports est devenue un enjeu clé, alors que la délinquance semble être la préoccupation majeure des électeurs.
Tous les candidats n'ont pas encore dévoilé leurs propositions en la matière. Le premier à avoir dégainé, début mai, est le chef de file du RN et de la Droite populaire Thierry Mariani.
"Nous allons créer une véritable police des transports, annonçait-il dans Nice-Presse. Si nous avions proportionnellement autant d’agents dans notre région qu’en l’Île-de-France, nous en aurions 500. Aujourd’hui, on n’en compte qu’une centaine. Nous allons réunir une commission spéciale qui sera chargée de la mise en application du « Plan Bouclier » elle veillera notamment à ce que soient recrutées les 400 personnes qui nous manquent, au cours du mandat, à raison d’environ 70 embauches chaque année."
"Cette proposition coûterait 3.3 millions à la Région. Et le partenariat avec la SNCF réduit les coûts."
En réponse, le président sortant du Conseil régional Renaud Muselier lançait sur Twitter dans la foulée : "la Région Sud fait de la lutte contre l’insécurité un sujet de force majeure : 100% des transports et des lycées sécurisés. Au total, 100 millions d’euros (ont été) investis depuis 2015 avec le Plan ‘Région sure’ (qui n’existait pas avant cette année, NDLR). La sécurité n’a pas de prix !"
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L'ensemble des chiffres est disponible dans l'article du Figaro