Alors que le pays s'enfonce dans la deuxième vague de coronavirus, les partis politiques sont, pour une fois, tous d'accord : impossible de faire campagne dans ces conditions. Les régionales et départementales vont sans doute être décalées à l'été 2021… en pleine présidentielle.
POLITIQUE — C'est une grande séquence politique qui va s'ouvrir… mais pas tout de suite. Jean-Louis Debré, l’ancien président du Conseil constitutionnel, chargé de cette épineuse question, devrait conseiller au gouvernement de déplacer les deux scrutins de mars à juin 2021.
Sans modification de date, l'élection s'élancerait vers un fiasco certain. Impossible de faire campagne en confinement, ou même après, avec des rassemblements publics très encadrés. Sans possibilité de serrer des mains ou de distribuer des tracts, gestes barrières obligent.
De même, comment intéresser les Français à ces deux élections dans cette période ? Et comment savoir s'ils iraient voter, plus qu'aux municipales où l'abstention a battu des records ?
Après la présidentielle ? C'est non
Autre point d'accord entre toutes formations : hors de question de repousser les régionales à l'après 2022, comme le voudrait le président de la République. Pour Macron, ce serait une occasion formidable d'éviter une nouvelle débâcle électorale juste avant la présidentielle (mai 2022). Une faveur que personne ne veut lui accorder. Surtout que la gauche, comme le RN, espère quelques jolies victoires pour se ménager un tremplin avant la grande échéance.
Dans une tribune publiée le 7 novembre chez nos confrères du JDD, le député MoDem Jean-Noël Barrot plaide, lui, pour un vote électronique. "Ce qui est consternant, c'est notre incapacité à moderniser nos procédures électorales pour leur permettre de se dérouler normalement quel que soit le contexte" a-t-il défendu.
Les candidats en PACA
Droite et centre
En Région Sud, le président sortant veut rempiler. Renaud Muselier (LR) ne veut pas fermer la porte à un accord entre la droite et la candidate LREM. Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur née à Monaco et passée par Nice, pourrait mener la liste des marcheurs, d'après La Provence.
Laurent Nuñez, coordonnateur national de la lutte contre le terrorisme, a été un moment pressenti, mais le contexte rend peu crédible cette candidature.
Rassemblement national
À la droite de la droite, c'est Thierry Mariani qui semble tenir la corde. Le député européen, ancien ministre de Sarkozy, rassurerait les conservateurs rebutés par l'alliance de Muselier avec les macronistes. Charismatique, bosseur, apprécié de l'état-major à Nanterre, il coche à peu près toute les cases. Et il y réfléchit, comme il le confiait il y a peu dans une interview accordée à Nice-Presse.
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Le maire de Fréjus, David Rachline, confortablement réélu cette année, serait également pressenti. L'hypothèse Jordan Bardella, jeune vice-président du RN et tête de liste aux dernières européennes (victorieuses) s'est éloignée ces derniers mois. Le sénateur Stéphane Ravier pourrait faire office de plan C, peu enthousiasmant pour son camp.
Benoît Kandel, l'ancien premier adjoint de Christian Estrosi à Nice, sera candidat à la tête d'une liste Debout la France. Après s'être planté aux municipales.
Gauche, écolos
D'après les sondages, une alliance verts-roses-rouges pourrait tirer son épingle du jeu (ce que les fédérations PS appellent de leurs voeux). Et le succès du Printemps marseillais aux dernières municipales est encore dans toutes les têtes. Pour autant, aucun candidat naturel ne s'impose pour l'instant dans le Sud-Est.
Parmi les aspirants déclarés, on note Jean-Marc Governatori, conseiller municipal écolo à Nice depuis juin. Sûr de son fait, il a lui-même commandé un sondage. Mais son passif (il s'était rallié à Estrosi en 2015 contre un poste), sa personnalité controversée et sa dernière campagne électorale calamiteuse à Nice pourraient lui barrer la voie.
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