Le gouvernement "va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles dans les huit à dix jours maximum", a estimé mercredi 9 septembre le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, qualifiant d'"inquiétant" le niveau de l'épidémie de Covid-19 en France.
CORONAVIRUS — Le nombre de patients en réanimation a plus que doublé en une semaine dans les Alpes-Maritimes. Comme nous le soulignions hier, 99 personnes ont été hospitalisées (+31) dont 10 en réanimation (+3) la semaine dernière dans notre département. 4 patients atteints de la Covid-19 sont morts ces derniers jours.
Dans notre région, c'est surtout Marseille et son territoire qui sont, pour le moment, à un niveau très inquiétant, bien qu'il soit admis qu'il existe avec le 06 une situation similaire avec un décalage d'une dizaine de jours. Prudence, donc.
Il peut y avoir "une augmentation très rapide, exponentielle" du nombre de patients, a averti le président du Conseil scientifique aujourd'hui au cours d'un point presse en ligne, pointant "en particulier" la situation de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"La France se situe à un niveau maintenant qui est inquiétant, qui n'est pas celui de l'Espagne mais qui n'est pas loin, avec un décalage peut-être d'une quinzaine de jours et qui est beaucoup plus sévère que celui de l'Italie", a-t-il estimé.
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Pour lui, actuellement, "les décisions sont difficiles à prendre" puisque les services hospitaliers sont loins d'être saturés… mais ils pourraient l'être très rapidement, si on analyse les courbes des différents indicateurs sanitaires.
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"On pourrait, en particulier en PACA, se trouver en situation difficile dans l'offre de soins en termes de lits de réanimation dans les semaines qui viennent", a-t-il ajouté.
Aussi, "un certain nombre de mesures seront à prendre et à décider dans les huit à dix jours maximum, compte tenu du délai ensuite du retentissement de ces mesures", a jugé le professeur Delfraissy. Il a notamment évoqué un renforcement de la protection des personnes âgées ou présentant un facteur de risque (diabète, obésité, maladies respiratoires…) afin de "créer une sorte de bulle autour de ces personnes".
Pour le reste de la population, le médecin explique qu'il faut évidemment "que la France recommence à vivre", tout en restant "très actif sur la stratégie de tester/tracer/isoler" qui laisserait trop à désirer pour le moment.