Après le maire de Toulon Hubert Falco le 5 mai, c'est au tour de Christian Estrosi de quitter Les Républicains, après plusieurs jours de vives tensions. Pour lui, l'heure est venue pour la création d'une "grande formation politique moderne"
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Il tourne la page d'une violente séquence entamée dimanche matin. Depuis l'annonce du rassemblement décidé entre la liste Les Républicains menée par Renaud Muselier et celle de La République en Marche, Christian Estrosi, qui est favorable à cette idée depuis longtemps, était devenu une véritable cible à abattre dans son parti.
"Jamais je n'avais jamais subi une telle violence. Vous rendez-vous compte des mots utilisés à mon égard et à l'égard d'Hubert Falco ? Nous avons été traités de 'Malfaisants'" a-t-il confié au Figaro ce jeudi 6 mai. Mardi, à l'occasion d'une réunion politique à Paris, les tensions à droite ont passé un point de non retour.
C'est donc décidé, le maire de Nice s'en va.
LR pris en otage par l'extrême droite
Préoccupé, il dénonce l'attitude du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti et l'absence de condamnation qu'elle suscite : "Ce qui est malfaisant c'est de pactiser avec nos ennemis de l'extrême droite. Je constate, qu'à l'heure où la direction du parti nous faisait procès, un journal apportait les preuves qu'Éric Ciotti a négocié à son avantage un accord secret avec le RN lors des dernières législatives. Je constate qu'à cette heure le parti n'a engagé ni enquête ni procédure sur ce viol caractérisé (de nos) principes fondamentaux".
Les derniers jours ont donc révélé des fractures : "c'est d'abord la démonstration de la dérive d'une faction qui semble avoir pris en otage la direction du parti. J'ai tout subi : mise en cause personnelle, insultes, mensonges. Les limites de l'acceptable ont été franchies."
"J'ai donc décidé de me mettre en congés des Républicains afin d'assurer, comme d'autres, ma totale liberté de parole. Je m'en vais de LR" confirme Christian Estrosi, dans l'attente d'une "clarification" sur la position du parti quant au Rassemblement national.
LREM ? une "coquille vide"
Pour l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, il est temps de "est temps de reconstituer une grande formation politique moderne pour rassembler les gens de droite et du centre autour d'un vrai projet où l'on ne passe pas son temps à parler de soi en bureau politique".
Pas question, donc, de rejoindre La République en Marche : "Je ne (lui) apporte aucune caution. LREM a hélas fait la démonstration que c'est une coquille vide même si on y croise un certain nombre de gens de qualité".
"Je n'ai aucune ambition nationale contrairement à des sous-entendus. Je n'ai rien négocié avec qui que ce soit, car je n'attends rien et Nice compte plus que tout à mes yeux. Le prix de ma liberté est trop précieux. Je suis un homme libre. Ma liberté n'a pas de prix".
Source : Le Figaro (article abonnés)