Du 12 juin au 26 septembre, plusieurs œuvres de l’artiste Sebastião Salgado sont exposées aux Musée de la photographie Charles Nègre : baptisée "Déclarations", cette série de photos présente le contraste saisissant qui existe entre certains droits fondamentaux et la réalité humaine.
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Des paysages, de multiples visages, des situations variées… En tout, trente-et-une photographies, prises tout au long de la carrière de Sebastião Salgado.
Créée en 2018, cette exposition a été initiée par le directeur du Musée de l’Homme à Paris, André Delpuech : "nous voulions commémorer les 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. Nous avons donc sélectionné plusieurs articles à illustrer".
Le droit à la vie, à liberté, à la santé, au travail… Des valeurs humanistes sur lesquelles l’artiste a toujours travaillé.
Alors, pour les imager, le photographe a choisi plusieurs de ses clichés, pris pendant des conflits internationaux, des mouvements de population ou encore depuis des camps d’emprisonnement.
"Les photos choisies contredisent ces articles et montrent une situation contraire". Une façon de prouver que partout dans le monde, certains droits sont bafoués.
"Une belle image vaut souvent mieux qu’un long discours"
Une esthétique et des contrastes particuliers sont reconnaissables dans les clichés de Sebastião Salgado : ses photos ressembleraient presque à des peintures.
"C’est une expo très engagée, cohérente avec la démarche culturelle de la Ville, qui est de montrer des œuvres de haute qualité qui ont du sens et qui s’inscrivent dans une dure actualité" décrit Robert Roux, adjoint de Christian Estrosi, chargé de la culture.
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Au-delà de la beauté des images, le message est extrêmement puissant. Les photographies montrent des réalités humaines difficiles partout dans le monde.
"C’est un choix de l’artiste d’abandonner les couleurs pour que les spectateurs puissent se concentrer sur d’autres aspects" explique André Delpuech. En noir et blanc, elles semblent avoir encore plus d’impact. Les regards sont accentués, les silhouettes davantage découpées et les décors plus profonds.
"Une belle image vaut souvent mieux qu’un long discours et je crois qu’ici, c’est particulièrement le cas" estime l’initiateur du projet.
Reconversion
En plus de l’exposition, le musée diffuse trois fois par jours un film qui retrace le parcours de Sebastião Salgado. Primé à Cannes en 2014, Le sel de la terre permet de découvrir son œuvre et de le suivre dans ses derniers périples.
Tout au long de sa carrière, le photographe a énormément voyagé. D’ailleurs, les photographies de l’exposition ont été prises dans vingt pays différents, aux quatre coins du monde : Afghanistan, Brésil, Hong-Kong, Inde, Rwanda…
"C’est un travail de terrain. Il a séjourné longtemps à chaque endroit et a appris à connaître les personnes. Ça se ressent dans les regards"
André Delpuech
Mais le parcours de l’artiste n’a pas toujours été évident, comme l’explique le directeur du Musée de l’Homme : "Il était devenu dépressif à force de voir toute cette misère. Il a donc décidé de se lancer dans la photographie naturaliste."
Le film montre donc la reconversion du photographe qui pointe désormais son objectif sur d’autres horizons.