À environ un mois des élections européennes, l'élu niçois Philippe Vardon se voit proposer la dixième place sur la liste de Reconquête, le parti d'Eric Zemmour, menée par Marion Maréchal. Il est aussi désormais le seul directeur de la campagne.
Nice-Presse - Pour les nombreux électeurs qui commencent tout juste à s'intéresser à cette élection : quel est votre principal message européen ?
Philippe Vardon : Nous menons un combat pour la défense de notre civilisation. Ce n'est pas un concept, elle est menacée de disparition : aujourd'hui, il y a davantage de migrants qui franchissent nos frontières, que de bébés qui naissent. Il y a un risque de remplacement, qui se traduit par une islamisation de nos sociétés. La ville de Nice et le département des Alpes-Maritimes sont en première ligne.
Une proposition concrète : nous soutenons un blocus naval européen en Méditerranée. Les bateaux des passeurs doivent être reconduits sur les rives des pays d'origine, et les navires détruits une fois les clandestins ramenés à bon port.
Reconquête compte s'opposer au glissement vers un fédéralisme et un impôt européens. Nous défendons un programme économique et sociétal de droite. Quitte à réaffirmer nos valeurs contre les oukazes médiatiques, notamment au sujet de la GPA (gestation pour autrui, NDLR) que nous rejetons.
Que répondez-vous à tous ceux qui ne voient pas de différence entre la liste de Reconquête, et celle du Rassemblement national ?
Le RN nous joue la petite musique du referendum contre Emmanuel Macron. Ce n'est pas le sujet. La question centrale, c'est la composition du futur Parlement européen. Le Rassemblement national est totalement marginalisé. Nous, nous aurons une capacité à agir, puisque nous appartiendrons au groupe des conservateurs (ECR), qui a un vrai poids politique. Reconquête pourra faire basculer l'Europe à droite, avec un groupe qui est représenté dans plusieurs gouvernements. Tout cela est un enjeu clé, puisqu'en France, 80% des lois découlent de directives européennes.
Vous serez en 10e position sur cette liste. Qu'y apportez-vous ?
Mon expérience d'élu, mes diplômes (en gouvernance et régulation européenne). J'ai été pendant dix ans le bras droit de l'eurodéputé Nicolas Bay. À Nice, je dirige l'opposition, alors que notre ville, notre département et la région ont donné de très beaux résultats à Eric Zemmour lors de l'élection présidentielle.
Après un temps d'organisation collégiale, vous êtes choisi comme seul directeur de campagne. Quand on bouscule les choses à un mois d'une élection, c'est que ça va mal, non ?
C'est le contraire. On veut accentuer la dynamique. Marion Maréchal me fait confiance pour ce sprint final. Plus les Français s'intéressent au scrutin, plus nos intentions de vote progressent. Nous avons la chance d'avoir l'une des têtes de liste les plus connues, et les plus populaires.
Quel score espérez-vous réellement ? Ou l'idée est-elle aussi symboliquement de faire mieux que les Républicains et la France insoumise ?
Je ne fais pas de pronostics, on fait le maximum. Je souligne que plusieurs sondages nous donnent autour de 9-10 députés, devant LR, LFI, les écologistes… Nous saurons montrer que Reconquête est une force politique qui compte.