L'ensemble des oppositions niçoises, à droite comme à gauche, interpellent l'État, en premier lieu, mais aussi les autorités locales, sur ce qui est mis en place pour éviter un "scénario à l'espagnole" chez nous lors de prochaines intempéries.
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À Valence et ses alentours, 219 personnes ont trouvé la mort dans des inondations survenues entre les 29 et 30 octobre. En cause, l'urbanisation dangereuse de l'agglo, et la gestion très contestée des secours. L'inquiétude est raisonnablement de mise sur la Côte d'Azur, déjà victime depuis vingt ans d'épisodes méditerranéens parfois très violents.
Le PEX et le lycée Apollinaire exposés ?
Sept jours avant la catastrophe en Espagne, Robert Injey, l'un des orateurs du collectif niçois et de gauche "Viva", s'interrogeait sur "d'éventuels risques liés au Paillon". L'ancien communiste relève que la mairie tout comme l'Etat, en diverses occasions, ont évoqué des menaces liées aux aléas climatiques : elles concernent par exemple le lycée Apollinaire, édifié au-dessus du fleuve. En conseil municipal, Christian Estrosi a indiqué qu'il est favorable à sa démolition, et la Région Sud - qui est en charge de ce dossier - a commandé des études.
Robert Injey rappelle que la Ville a alerté sur la vulnérabilité du Palais des Expositions, bâti sur la dalle recouvrant le Paillon. Contrairement à l'Acropolis, "déconstruit notamment pour éviter une catastrophe majeure" tel que l'a justifié le maire l'an passé, le PEX est sauvegardé. La commune projette d'y aménager une salle de spectacle et la nouvelle cinémathèque.
Pour ces deux immeubles, Viva s'interroge : "quelles actions ont été menées pour accélérer le déménagement du lycée ?" ; et pourquoi mener des travaux sur un Palais des Expos installé dans une telle zone ?
Nice-Presse a demandé le 23 octobre dernier, et les jours suivants, à la Métropole niçoise - qui dispose d'une Agence de gestion des risques - s'il existe réellement des menaces concrètes pour ces deux bâtiments. La collectivité n'a pas donné suite.
La droite s'inquiète pour Nice-Ouest
Tel que développé dans cet article du 5 novembre, les députés UDR des trois circonscriptions de Nice s'interrogent, eux, sur la plaine du Var. Ainsi, les élus Eric Ciotti, Bernard Chaix et Christelle d'Intorni s'inquiètent "d'une trop grande et risquée bétonisation" à l'Ouest (Méridia, Arénas…), dans le cadre de l'Opération d'intérêt national pilotée par les différentes collectivités et l'État.
Sollicitée par Nice-Presse sur cet autre sujet, la Métropole n'a pas souhaité faire de commentaires. Elle a toutefois répondu à Nice-Matin, dans cet article (abonnés).
"Tous Citoyens !" tacle le gouvernement Barnier
Toujours à Nice, l'association "Tous Citoyens !" dénonce les orientations prises par l'État, malgré le contexte. "Les mesures de lutte contre l'étalement urbain et l'imperméabilisation des sols ne sont pas appliquées, le budget des collectivités est réduit alors qu'elles ont la charge de réaliser les aménagements et le Fonds vert qui devait les aider a été drastiquement réduit" rappelle ainsi David Nakache. Pourtant, sur dix ans, certaines inondations ont été meurtrières dans les Alpes-Maritimes, rappelle-t-il, et le Magnan a récemment - brièvement - débordé à Nice. Comme "Viva", "Tous Citoyens" regrette qu'au niveau local aussi, l'urbanisation n'irait pas dans le bon sens, en particulier dans la Plaine du Var. Dans un communiqué du 5 novembre, l'ancien vice-président de la Région Patrick Allemand (PS) s'offusque des mêmes décisions.