Le député Ciotti a demandé la création d'une prison spéciale pour les terroristes, sur le modèle américain. Le maire de Nice rejette totalement l'idée
L'idée "bafouerait les Droits de l'homme", estime Christian Estrosi ce jeudi 5 novembre.
Interrogé par Nice-Matin sur l'idée du député Ciotti consistant à créer un "Guantánamo à la française", le maire de Nice a dénoncé "un lieu de torture, où sont bafoués les Droits de l’homme. Alors utiliser les méthodes de Guantánamo que la plupart des démocraties dénoncent, je n’adhère pas."
Avant de faire valoir : "Moi je souhaite que les étrangers fichés soient renvoyés chez eux et que la nationalité française soit retirée aux binationaux. Et c’est déjà dans notre droit."
"Il ne faut pas faire n’importe quoi"
"Je ne veux pas violer l’Etat de droit ! Je veux le mettre à la hauteur de la menace"
Christian Estrosi
"La pire des choses serait que l’on se laisse entraîner dans le populisme. Il faut de la fermeté, mais il ne faut pas faire n’importe quoi. Pas d’emballement, pas de surenchère."
"Il n'y a plus assez de places en prison pour tous ceux qui ont déclaré la guerre à notre République ? Je demande la mise à l'isolement dans des structures éloignées pour ces gens qui représentent de véritables bombes à retardement" proposait Christian Estrosi le 20 octobre dernier dans Le Point, sans donner plus de précisions sur l'organisation de ces "structures".

Une installation de non-droit
Le camp américain de Guantánamo, situé à Cuba, est depuis 2001 un lieu de détention hautement controversé, réservé aux terroristes ou présumés tels.
Dans les faits, les individus qui y sont enfermés ont un statut étrange, celui de "combattants illégaux" qui ne leur donne pas le droit à un vrai jugement. Des ONG ont dénoncé les tortures qui y ont été commises, de possibles mineurs incarcérés et les suicides de détenus.
L'ONU réclame sa fermeture depuis plus de dix ans.