"Ils font Nice" : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Face à la vieille ville, sous les légendaires parasols bleu et blanc de la Promenade des Anglais, se trouve la plus ancienne plage privée de Nice.
Véronique Maiffret travaille à l’Opéra Plage depuis ses 35 ans. Derrière son petit comptoir en bambou, elle accueille Niçois et touristes avec le sourire. Après la disparition de son père, il y a deux ans, elle décide, avec son frère et sa belle-mère, de continuer de faire vivre ce lieu emblématique.
Niçoise de naissance, elle a passé sa vie sur cette plage appartenant à sa famille depuis plus d’un siècle.
Comment s’est passée votre enfance ici ?
"C’était le temps de l’innocence et de l’insouciance… Je passais déjà toutes mes journées ici, mais je venais en tant que touriste. J’allais à la plage pour bronzer et faire des activités sportives : du beach-volley, du ski nautique ou encore du parachute ascensionnel. C’était la liberté, j’avais la belle vie ! Maintenant je travaille, c’est moins marrant."

Vos meilleurs souvenirs ?
"Les fêtes ! À l’époque, j’allais tous les ans au Festival du Jazz qui se déroulaient aux arènes de Cimiez. Il y avait aussi beaucoup de concerts au théâtre de Verdure. Je me rappelle avoir vu Supertramp, les Pink Floyd…
Du temps de mon père, Michel Maiffret, il y avait beaucoup d’événements à l’Opéra plage. Il organisait une soirée pendant laquelle on confectionnait la plus grande soupe de poisson du monde. Chaque année, on battait les records précédents !
On attendait cette soirée avec impatience, c’était l’occasion pour tous les locaux, qu’ils soient politiques, sportifs, artistes de se retrouver. C’était la plage des Niçois."
Quelles sont vos adresses favorites ?
"J’aime bien ce qui est un peu authentique, les endroits qui ont une histoire. Sur le Cours Saleya, il y a beaucoup de restaurants et de boutiques qui appartiennent à des familles niçoises depuis plusieurs générations. On a grandi ensemble et on se connaît tous plus ou moins.
J’aime particulièrement le Safari. C’est une adresse que je fréquente depuis mon enfance C’est un peu le restaurant des locaux. Même si on y va seule un soir, on retrouve toujours des connaissances. Il y a vraiment cet esprit familial et convivial que j’affectionne particulièrement."
Que pensez-vous de votre ville ?
"Elle offre de nombreuses possibilités. Entre la mer et la montagne, il y a plein d’activités à faire. Peu importe nos centres d’intérêts, tout le monde s’y retrouve ! Pas besoin de faire des kilomètres, on a tout à proximité.
Ce que j’apprécie aussi beaucoup, c’est qu’il n’y a pas de changement radical. C’est une ville qui évolue, qui s’améliore tout en restant fidèle à elle-même. On s’y sent toujours bien. C’est un peu comme un cocon et c’est rassurant."
Où vous-voyez vous dans quelques années ?
"Je vais finir ma vie ici, j’en suis certaine. Je ne peux pas partir. Cette ville, cette plage, c’est mon histoire, c’est ma famille, c’est ma vie.
Mon père nous a quittés il y a deux ans. Rester ici, c’est aussi une façon de faire vivre sa mémoire. Il a passé toute sa vie à Nice, sur sa plage. C’est un peu comme si une partie de lui demeurait ici."
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