Dans la capitale départementale, où le tableau était déjà loin d'être rose, on se loge pour toujours plus cher, dans toujours plus petit.
C'est une nouvelle étude de MeilleuxTaux qui nous permet de dresser cet inquiétant constat. Dans certaines communes de France, pour le même prix, souvent très élevé, il va falloir voir bien plus petit.
Avec un crédit immo identique, il faut aujourd'hui compter sur une voire deux pièces en moins dans votre futur appartement.
Le dernier baromètre de ce site spécialisé rend compte d'un "effondrement du pouvoir d'achat" dans une variété de communes françaises.
Comment a-t-il été conçu ? La plateforme a comparé ce que l’on pouvait trouver en 2022 pour une mensualité de crédit de 1.000 euros (à un taux de 2,20% sur vingt ans) dans les 20 plus grandes villes avec les résultats de 2019, la référence pré-Covid. Et le bilan des courses est (très) mauvais.
Pas de jaloux, il est consternant à peu près partout. Sauf que dans les Alpes-Maritimes, le marché était déjà tendu de longue date.
Avec une capacité d'emprunt de 194.000 euros, on peut s'offrir en 2022, pour le même prix, un appartement plus petit de 16 mètres carrés par rapport à 2019 à Nice ! (37 m²).
Parmi les grandes villes, Marseille voit cette même surface reculer de 17 m² (pour 53 m²), Montpellier de 18 m² (pour 54 m²) et Toulon de carrément 24 m² (pour tout de même 69 m²).
Lyon et Bordeaux semblent, à première vue, s'en sortir mieux que nous, avec une baisse de 9 et 8 mètres carrés. Les villes moyennes, particulièrement prisées après la crise sanitaire, telles que Angers ou le Mans, sont celles qui connaissent les pires situations.
Surtout qu'à Nice, le pouvoir d'achat s'était déjà dégradé avant le Covid-19, expliquant pour partie cette chute contenue.
On soulignera que le contexte économique s'est corsé : il y a un an, on empruntait à environ 1%, souvent à moins, sur vingt ans. On en est à 2,5% en ce moment !
La situation devrait empirer cette année
Nous ne vous bercerons pas d'illusions pour 2023 : les tendances ne sont pas bonnes.
Comme l'évoque Le Parisien ce 3 janvier, "les banques sont engagées dans un mouvement de hausse des taux qui ne devrait pas s’arrêter tout de suite. On pourrait ainsi passer d’un taux moyen de 2,50% sur vingt ans en ce début d’année à 3,50%, voire plus, fin 2023".
La part de l'apport demandé est d'ailleurs de plus en plus élevée, supérieure au quart dans bien des cas, laissant de côté nombre de primo-accédants.
Rappelons que les prix de l'immobilier ont augmenté de neuf points en 2022. En trois ans, c'est même 20 points de plus sur la Côte d'Azur.
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Cette difficulté majeure sur le plan du logement explique pour partie le fait que Nice risque de perdre sa cinquième place au classement des communes les plus peuplées de France, comme nous l'analysons dans cet article.