❝ L'invité du dimanche - Pierre-Paul Léonelli est adjoint au maire Christian Estrosi depuis 2008, délégué pour ce mandat à la Propreté, à la Collecte et aux Parcs et jardins. Il est également vice-président de la Région Sud.
Le maire a regretté cet été une augmentation des actes inciviques. L'avez-vous constaté au niveau de la propreté ?
Pas particulièrement. Des incivilités, on en a partout, tout le temps. Dans les grandes villes, comme dans les plus petites. C'est notre préoccupation à tous. On est une cité qui accueille du monde sur la saison, cela crée donc inévitablement des complications, nous sommes bien organisés.
Mais on a eu un sujet cet été sur la place Garibaldi.
Pourquoi ?
Vous avez là-bas des populations stagnantes, qui consomment des boissons alcoolisées… Face à cela, la police municipale et les agents du nettoiement travaillent ensemble.
Sondage Ifop commandé par la Ville en début d'année : 93% des Niçois veulent un renforcement des sanctions contre les incivilités. Que faire de plus ?
Nous avons créé dès 2008 la FRAP, la Force rapide d'action propreté, qui intervient en moins de deux heures sur toutes les formes de dégradations et de dépôts sauvages. Les déchèteries sont gratuites, on collecte en porte-à-porte avec le 39 06…
Avec ce type de dispositifs, les Niçois n'ont aucune excuse, aucune raison pour faire preuve d'incivilité
Le maire proposait en 2020 de "renforcer la brigade verte" et de "créer une brigade parcs et jardins". Pourquoi faire ?
La police municipale, dont s'occupe mon collègue le premier adjoint Anthony Borré, est déployée sur des sujets ultra précis. Dans les parcs et jardins, pour les fermetures du soir, c'est bien d'avoir des policiers qui s'en occupent, notamment pour évacuer les individus. La brigade verte a pour objectif de lutter contre les mauvais comportements dans ces espaces, avec un uniforme pour avoir l'autorité d'agir. Nous avançons sur ces deux points en ce moment.
Vous avez présenté cet été des "poubelles intelligentes" sur la Prom' : d'autres dispositifs de Smart City sont-ils dans les cartons ?
C'est une expérimentation. Si cela s'avère concluant, nous en installerons notamment sur la zone piétonne, dans les espaces touristiques.
J'ai d'ailleurs lancé une grande étude pour savoir quel est le comportement de nos concitoyens dans l'espace public. Nous avons un Observatoire de la propreté. J'ai des rapports réguliers, tous les 15 jours, sur la caractérisation des déchets et les zones qui concentrent des problématiques. Nous sommes la seule collectivité de France à faire ce type d'analyse. Ça nous permet d'avoir une meilleure gestion du personnel. Depuis 2008, j'ai 700 personnes affectées au Nettoiement, pas une de plus.
Être dans une ville éminemment propre, ça n'existe pas. En revanche, notre mission, c'est de faire en sorte qu'elle soit le mieux tenue possible
Notamment pour les touristes, puisqu'ils voient ça en premier.
C'est aussi une réponse à certaines critiques sur les réseaux sociaux, selon lesquelles certaines zones de Nice seraient nickels, et d'autres laissées très sales ?
Si vous écoutez certains, on vous dira même que le Port est pourri..
Oui, on a vu passer le hashtag #MaVilleEstSale. Quel regard portez-vous là-dessus ?
Je n'y porte aucun regard, moi je bosse. Si Nice est sale alors… J'estime qu'il ne faut pas faire de politique avec le nettoiement. Nous sommes également une ville de plus de 300.000 habitants. Ça n'a aucun sens, et ça me fait rire, de nous comparer à Cannes, Menton ou Monaco.
On voit passer beaucoup de critiques sur la propreté dans certains quartiers : y a-t-il un problème, par exemple, avec Riquier ?
Non, il n'y a aucun problème avec aucun quartier. Après, il y a des choses que l'on sait. Dans les rues sans commerces et peu éclairées, vous aurez plus de déjections canines non-ramassées par les propriétaires d'animaux que sur la Prom, c'est évident.
Bien, point d'étape du verdissement. Plusieurs vastes objectifs sur le mandat : un arbre planté par habitant, 20 nouveaux jardins partagés, 50 hectares de nature… Où en est-on ?
Ça s'engage bien. Pour les arbres, nous allons profiter d'une nouvelle aide de la région. Au niveau des espaces verts, il y a plusieurs projets, dont les deux Coulées vertes (le prolongement de l'actuelle, et celle de Parc Méridia, à Nice Ouest, NDLR). Nous avons également eu la requalification de la Colline du château, qui est magnifique.
On a eu une idée : nous allons distribuer des arbres aux Niçois. Histoire qu'ils en mettent dans leur jardin… On a à peu près 75.000 arbres en ville, pour 360.000 habitants, il faudra bien trouver le reste pour atteindre notre objectif.
Quel enjeu pour l'usine de valorisation de l'Ariane ?
Le but est très simple : la Métropole et Nice vont être parfaitement autonomes en termes de traitement et de valorisation de nos déchets. L'usine n'est pas un incinérateur de déchets bête et méchant, elle produit de la chaleur et de l'électricité. On va passer de 11.000 foyers à 25.000 logements bénéficiaires de cette énergie. Construite à la fin des années 1970, elle est en train d'être réhabilitée : nouveaux fours, centre de tri immense… La recyclerie permettra également de créer de l'emploi dans l'économie sociale et solidaire. Le chantier débutera en juin 2022.