Dans un rapport de la Fondation Abbé-Pierre centré sur le mal-logement dans la Métropole Nice Côte d’Azur, on apprend que le secteur le plus pauvre du pays se situe dans notre ville.
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Une étude qui s'intéresse de près à Nice et plus généralement à la Métropole niçoise (MNCA). Ce jeudi 26 octobre, la Fondation Abbé-Pierre a rendu public son rapport annuel sur le mal logement. Celui porte sur le territoire maralpin, et plus particulièrement sur la collectivité métropolitaine.
Et les chiffres évoqués sont inquiétants puisque l’organisation"alerte sur la gravité de la situation, qui est très préoccupante". En effet, une personne sur cinq y vivrait sous le seuil de pauvreté.
Ce taux aurait même "légèrement augmenté pour atteindre 18 % en 2020 contre 17,6 % en 2019, alors que dans le même temps, il baissait en Région Sud." Une statistique par ailleurs largement au-dessus du niveau national (14,5 en 2020), et qui monte à 21% dans la capitale des Alpes-Maritimes.
Une pauvreté plus forte qu'ailleurs
Ajoutons que le département maralpin est celui du Sud-Est possédant le plus de foyers surendettés pour 100 000 personnes (249 situations contre 232 dans les Bouches-du-Rhône et 234 en moyenne pour la région).
Autre fait souligné par l’étude, notre métropole est celle ayant connu la plus forte intensité de pauvreté (22,8 % contre 21,2 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 20,1 % en France métropolitaine). Concrètement, cela signifie que les habitants y sont plus nombreux à connaître des situations de très grande précarité.
Les populations les plus concernées sont les jeunes (25 % des moins de 30 ans), les locataires du parc social (35,5 %) ainsi que les familles monoparentales (28,3 %).
Les quartiers prioritaires principalement concernés
Sans trop de surprise, cette pauvreté est surtout présente au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). 170 000 résidents vivent dans ces secteurs, soit près d’un tiers de la démographie de la MNCA.
On y retrouve donc l’Arianne, les Moulins, les Sagnes, Las Planas, Les Liserons, à Nice ou encore le Point-du-Jour à Saint-Laurent-du-Var. Mais le plus démuni de tous est un ensemble d’immeubles très discrets le long du boulevard du Mercantour, à l’Ouest de la ville.
D’après les héritiers de l’abbé Pierre, le quartier Résidence Sociale Nicéa serait l’endroit le plus précaire de l’Hexagone avec un taux de pauvreté de… 81 % ! La misère est donc bien réelle, et "trop de personnes souffrent du mal-logement", déplore le rapport. *
Un nombre d'HLM insuffisant
Car la cause principale de cette crise, selon la Fondation, est le manque d’habitations sociales. Dans la cité niçoise, le parc locatif en était composé à 14,20 % au 1er janvier 2021, alors qu’il devrait l’être à 25 % au regard de la loi SRU.
En conséquence de quoi, les ménages doivent attendre toujours plus longtemps avant d’accéder à un bien. Même pour les plus modestes, il est extrêmement délicat de trouver une maison ou un appartement en location au vu de la tension du marché.
Quant à l’achat, il est quasiment inaccessible aujourd’hui. Notre agglomération est la ville française "où les primo-accédants doivent disposer des revenus les plus élevés pour emprunter", relève l’organisation reconnue d'utilité publique.
Elle interpelle les politiques publiques, qui d’après elle "ne semblent pas avoir pris en compte la dégradation de la situation économique et sociale de la population." Bien qu’elle ait observé "des efforts de l’ensemble des acteurs locaux pour porter des dispositifs visant à faciliter l’accès au logement", elle réclame que les élus incitent "beaucoup plus clairement à la production d’habitations sociales pour répondre aux besoins des dizaines de milliers de ménages modestes".