Montée en flèche de l'inflation, logements trop chers… Les jeunes connaissent de plus en plus de difficultés. Pierre Barone, conseiller municipal chargée de la vie étudiante fait le point auprès de Nice-Presse en cette rentrée.
Nice manque d'appartements pour les étudiants, où en sommes-nous ?
Plus de 2 000 ont été construits depuis 2008. On a programmé environ 935 logements d'ici à 2026 (ils seraient livrés sur l'ensemble de la Métropole, dont 819 sur Nice et 85 sur la commune de la Gaude, NDLR). On a pas mal de choses qui arrivent, avec notamment la construction d’un campus Santé, du logement étudiant à Valrose. Aux Moulins on bosse aussi sur des sujets.
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Du côté de l'allègement du loyer, citons, par exemple, l'association Ensemble2générations. Elle permet aux seniors de loger un jeune en échange d’une présence ou d’un accompagnement.
On apporte à l'association une aide financière autour de 5 000 à 6 000 euros. On va aussi mettre le paquet sur la communication. Aujourd'hui, on a plus de jeunes que de seniors qui sont intéressés. Il faut les faire se rencontrer pour les rassurer. On a déjà une soixantaine de binômes, il faut poursuivre sur cette voie.
Rappelez-nous les dispositifs de la Face 06, la fédération des associations et corporations étudiantes…
Il y a une épicerie solidaire rue Alsace-Lorraine. On compte environ 300 bénéficiaires chaque semaine. Ça apporte une dynamique au quartier tout en permettant aux étudiants d'accéder à des produits aux prix inférieurs à ceux du marché. Une nouvelle épicerie a ouvert ses portes dans le quartier de Saint-Roch en décembre dernier. Ça fonctionne très bien. D'ailleurs, une troisième est en projet.
On voulait aussi proposer des repas. Le CROUS fait beaucoup moins de restauration en soirée pour différentes raisons. On trouvait que ça manquait. On a donc challengé la FACE 06 et on a construit ensemble un restaurant solidaire en 2021. On compte une soixantaine de repas gratuits par semaine.
Avec cette précarité qui gagne du terrain, avez-vous prévu d'en faire plus ?
C'est important de noter que c'est dur pour certains, mais pas pour tous. Aujourd'hui on a autour de 30 % de boursiers dans le supérieur. Tous ne sont pas en grande difficulté sociale. Au-delà de créer, l'enjeu est de bien identifier les étudiants et de trouver comment communiquer avec eux. Il faut leur donner tous les dispositifs d'accès au droit.
Il y a des études quasiment gratuites en France, des résidences universitaires, des aides sociales avec les bourses… Beaucoup de choses sont mises en œuvre. La Ville n'est pas en reste avec une stratégie qui est basée, depuis 2008, sur les trois postes de dépenses principaux : le logement, la restauration et le transport.
On est dans une dynamique. D'autres annonces seront faites. On peut regarder l'avenir de façon sereine.
Sur les transports, sont-ils vraiment aussi peu chers que possible ?
L’abonnement annuel à Lignes d’Azur (180 euros pour un étudiant, NDLR) est moins cher que dans bien d’autres grandes villes. Tous les sites universitaires sont desservis en mobilité douce. Pour ceux qui sont en capacité de le faire, nous avons aussi un abonnement e-VéloBleu à vingt euros par an.
Concernant la gratuité pour les bus et le tramway le week-end, nous avons réalisé une expérimentation, qui n'a pas rencontré son public.
Nice compte environ 45 000 étudiants, c'est beaucoup moins que dans les autres métropoles. Pourquoi ?
Je crois que c'est bien de regarder ailleurs mais il ne faut pas trop se comparer. On a une université jeune, qui date des années 1970. Ce qu'il faut viser, c'est la qualité de l’accompagnement et des formations. Aujourd'hui, sur ces 45 000 jeunes, on peut dire qu'ils ont une belle offre de vie étudiante.
On a une approche qualitative. De grandes écoles viennent s'installer, ça démontre une réelle attractivité. À Nice, il y a une vraie stratégie : trouver ce qui ne se fait pas ailleurs !