Le Môme, de son vrai nom Grégory Rossi, sort prochainement son nouvel EP "Premiers mots". Après son album Bicéphale, ce jeune rappeur niçois dévoile un projet plus intimiste et proche de lui.
Vous présentez votre nouvel EP cette semaine…
Il sort le 27 octobre, mais effectivement, on a organisé une "release party" (un concert durant lequel un artiste présente les musiques de son nouvel album, NDLR) au Stockfish, ce mardi 25 octobre. On joue en live le morceau pour la première fois.
On est super contents de faire cette soirée ! On n'a pas fait de promotion pour cet événement, on a appelé uniquement "la famille", les potes… Mais la salle est pleine, c'est super.
Concernant l'EP, je voulais intituler mon premier projet "Premiers mots" mais la vie a fait que ça s'est passé différemment. Au fond, je pensais qu'il fallait, au début, des mots qui claquent. Je devais faire mes armes.
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Avec l'expérience, je commence enfin à me trouver. Je pense que c'est un peu en rapport avec cette théorie des dix milles heures : pour commencer à maîtriser quelque chose il faut travailler dessus énormément. C'est donc la première fois dans un projet que c'est aussi près de ce que je suis. C'est moi, en fait.

Il s'agit de quelque chose de plus intime ?
Il y a deux chansons dans lesquelles je parle de moi, et de ce que je ressens. Dans la vie, je suis un peu un clown, j'aime faire rigoler et danser les gens.
Pour cet EP, on a lancé un appel au financement. On l'a largement dépassé, on a quasiment atteint huit mille euros. On ne pensait pas avoir un si gros public derrière nous, c'est juste ouf. Je n'ai pas les mots.
J'ai commencé dans ma chambre, aujourd'hui on arrive à faire de grosses salles : c'est génial. On a fait la première partie de Hatik et de Cut Killer au Théâtre de Verdure, le Stockfish, deux dates à Marseille lors d'un tremplin… Maintenant le but c'est de s'exporter, faire des concerts, rencontrer de nouvelles personnes, remplir des salles un peu partout…
À côté, vous proposez des ateliers d'écriture…
Dans des écoles, des lycées, des foyers, des prisons… J'ai commencé à faire ça un peu par hasard. J'animais déjà des scènes et des concerts. Un jour, un animateur est tombé malade, ils m'ont demandé de le remplacer, j'y ai vite pris goût.
Le rap m'a beaucoup aidé dans la vie : je me dis que ça peut être la même chose pour d'autres personnes. Faire ça dans ces endroits-là, où les jeunes ont besoin de s'exprimer, c'est important.
Par exemple, hier encore j'étais à SOS Village. À la fin, des gamins m'ont demandé un câlin, ça en dit long sur ce qu'ils vivent. Parfois, on ne se rend pas compte de ce que ça peut changer. Si ça peut les aider, on est au service du rap.