« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Alors que Nice traîne une image de "ville de vieux", Grégory Rossi, dans le passé boucher le jour et rappeur le soir, contribue, avec d'autres jeunots, à une culture urbaine locale encore émergeante.
Nice-Presse : comment êtes-vous arrivé dans ce milieu ?
Grégory Rossi : "Par amitié ! J'avais des copains qui rappaient. Dans le rap, il faut être débrouillard, souvent autodidacte. On commence par des échecs, on progresse… Je m'y suis mis vers 15-16 ans, j'ai tout de suite attrapé le virus, la passion.
À côté, je n'ai pas fait trop d'études. Rapidement, je suis entré dans le monde du travail en boucherie-charcuterie. Pendant deux ans, j'ai enseigné au CFA de Carros, avant que le Covid y mette fin.
Du coup, je me suis dit 'tu as toujours été dans la musique, là c'est le moment d'y aller à 100%' !
Aujourd'hui, je commence enfin à vraiment en vivre. Avec mon équipe, on se retrouve à faire de grosses scènes, comme le Théâtre de Verdure. Ça, c'est très cool"

Parlez-nous de votre premier album, sorti en début d'année…
"Bicéphale (20 titres), c'est une dualité entre une part sombre, et la lumière, la paix. Deux choses complémentaires. J'ai traversé une passe dans ma vie où je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis rendu compte que ce qui fait le plus peur, c'est notre part de lumière. C'est beaucoup plus facile de détruire que de construire.
Vos meilleurs souvenirs ?
"Ils sont nombreux ! Déjà, il y a la rencontre avec les musiciens qui m'accompagnent sur scène et mon binôme. Je les vois comme une famille. D'ailleurs, je ne travaille quasiment qu'avec des personnes que je connais depuis 10 ans.
Il y a évidemment notre dernier concert au Théâtre de Verdure. C'était la première fois que l'on jouait là-bas. On commence à avoir un nom localement, mais on se sentait tout petits !"
Que pensez-vous de Nice ?
"Au niveau musical, il y a énormément de talents, des pépites ici. Rien à envier au reste de la France. D'ailleurs, avec l'association dont je fais partie, Zebr'Art Connexion, on organise des scènes ouvertes pour offrir une chance aux artistes qui débutent, mais aussi aux confirmés. On réalise également des ateliers d'écriture.
Des projets ?
"Il y a une dizaine de dates prévues cet été, avec notamment de grosses premières parties. Par exemple, on fera celle de Hatik. Je serai également au Stockfish ce jeudi 26 mai, avec Cut Killer et James The Prophet."