Dans le pays niçois, Ciottistes et Estrosistes ont envoyé leurs candidats face à face pour ces élections législatives. Les centristes de la majorité municipale se démarquent.
L'ambiance n'est pas morose au QG des Républicains dimanche 12 juin, pour ce premier tour. Mais ce n'est pas celle des grands soirs non plus. "J'arrive largement en tête" lance le député de la première circonscription (centre-ville, Port Lympia) des Alpes-Maritimes, dans un discours très inégalement applaudi. On est très loin d'une réélection immédiate, telle qu'espérée il y a encore un mois. Eric Ciotti a convaincu 31,70% des électeurs. Solide, mais pas flamboyant, puisqu'il égare 3,3 points sur cinq ans. "Il va falloir se rassembler autour de moi, contre l'insécurité et le matraquage fiscal, pour le pouvoir d'achat…"
Son adversaire, Graig Monetti, est tout de même distancé de six points, avec 25,9% des voix. Le candidat de la majorité présidentielle fait beaucoup moins bien que la précédente macroniste, Caroline Reverso, qui avait remporté 32% des votants en 2017. Sans doute entravé par la mauvaise dynamique d'Ensemble au niveau national. Cette année, les marcheurs sont aussi comptables d'un bilan, et confrontés à une gauche forte et unie. Mais Graig Monetti n'est "pas déçu de son score."
"Au contraire, j'en suis très fier. Ma candidature part de loin, il fallait que je me fasse connaître, et modestement, je n'ai pas encore convaincu tout le monde" reconnaît à notre micro le champion de Christian Estrosi. "Je ferai la différence face à la droite extrême."
Il pourra compter sur une partie des voix de la gauche. Anne-Laure Chaintron de la NUPES, qui a réuni 20,42% des suffrages, n'accèdera pas au second tour. "Je ne donne évidemment aucune consigne de vote, qu'ils se débrouillent entre eux" a-t-elle assuré à Nice-Presse. Eric Ciotti pourra siphonner encore davantage les voix du Rassemblement national, avec les 13,30% de la très discrète Muriel Vitetti.
Pradal en confiance
Dans la troisième circonscription (Nice Est, Falicon, La Trinité, Saint-André), c'est la catastrophe pour les Ciottistes. Le professeur LR Laurent Castillo, dont la campagne a été timide et la notoriété trop faible, est éliminé. Sans dire un mot aux journalistes. Il aura rassemblé 12,81% des électeurs. Loin, très loin de l'ami personnel du maire de Nice, Philippe Pradal, qui domine le premier tour avec 26%. ll attendait plutôt 30%, mais ce sera suffisant pour disputer le second tour avec Enzo Giusti (21,95%) de la NUPES.
"Il faut donner une majorité de projet au président de la République" souligne le président-délégué de la Métropole. "Dans cet entre-deux-tours, nous expliquerons aussi tout de la radicalité du programme de la gauche" promet-il encore.
"Campagne de caniveau"
Grand "ouf" de soulagement dans la cinquième (du littoral niçois jusqu'à Saint-Etienne-de-Tinée). Dans la "circonscription de coeur" de Christian Estrosi "entre mer et montagne", Marine Brenier (Ensemble), élue depuis 2016, fait la course en tête avec 26,14%. Les électeurs de l'écolo Philippe Benassaya (17,73%, NUPES) pourraient en partie lui revenir.
Elle domine de quatre points l'avocate Christelle d'Intorni (LR, 22,48%). Les voix de Reconquête (7,15%) et du RN (19%) pourraient lui donner de l'oxygène dimanche prochain. "Les électeurs ont sanctionné sa campagne de caniveau" a vertement lancé la sortante Horizons depuis son QG du Vieux-Nice.
Vers 23 heures, l'intéressée n'est pas sortie de la permanence d'Eric Ciotti pour répondre à la presse.
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