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Le ministre de la Santé Olivier Véran l'a annoncé le 11 janvier, le don du sang va, bientôt, être concrètement "ouvert à tous". Une décision attendue depuis… 40 ans.
En principe, les gays pouvaient déjà donner leur sang. En pratique, les conditions étaient si draconiennes qu'une bonne part d'entre eux devait y renoncer.
Olivier Véran a confirmé ce qui était dans les tuyaux depuis quelques mois : il n'y aura, d'ici quelques semaines, plus aucune référence à l'orientation sexuelle dans les questionnaires préalables au don du sang.
À la demande du ministre, un décret a été signé ce mardi pour une application à partir du 16 mars 2022.
Jusqu'alors, un homme pouvait donner son sang après une "période d'abstinence d'un an", ramenée à quatre mois depuis 2019.
Le directeur de la Santé Jérôme Salomon rappelle également que ces restrictions, basées sur un prétendu risque accru de transmission de maladies sexuelles comme le VIH, font référence à un "risque (qui) baisse régulièrement depuis des décennies".
Un nouveau critère sera ajouté dans le questionnaire : le donneur devra déclarer s'il prend un traitement pour la prophylaxie pré ou post-exposition au VIH. Dans ce cas, le don sera reporté quatre mois plus tard.
Erwann Le Hô, président du Centre LGBT+ Côte d'Azur, "salue l’alignement des critères, permettant de développer le don de sang. La priorité absolue doit être une sécurité sanitaire optimale, et il est pertinent et juste de baser la sélection sur des pratiques individuelles, et non sur l’orientation sexuelle."
Selon lui, "cette avancée est rendue possible par le travail monumental des acteurs contre le VIH ces dernières années, qui a contribué à faire chuter la prévalence chez les hommes homosexuels."
La France n'est pas en première ligne.
Avant elle, de nombreux pays, tels que l'Espagne, l'Italie, Israël et récemment l'Angleterre, ont déjà fait évoluer dans ce sens leurs conditions d'accès au don.
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