Globalement, l'Institut Montaigne reproche à la municipalité le niveau de la dette et sa propension à bétonner son territoire.
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Lyon, Nice, Bordeaux… Douze communes sont passées au laser de cet organisme très respecté par les décideurs. Le rapport final, scruté, est publié en ce mois de juillet 2023, alors que les différents maires en sont à la moitié de leur mandat en cours.
Une quinzaine de pages sont consacrées à la gestion de Christian Estrosi dans la capitale des Alpes-Maritimes. Voici l'essentiel à retenir.
Insécurité : de bons résultats
"Sur le plan sécuritaire, les actions de Christian Estrosi apportent certains résultats. La Ville observe une baisse de la délinquance de 7 % entre 2017 et 2021, avec une baisse du nombre de contraventions et des atteintes aux biens".
Logement : peut mieux faire
"Le « pass logement » promis durant la campagne n’a pas été mis en place, et les difficultés de logement persistent".
Dette : des raisons de s'inquiéter ?
"Sur le plan des finances publiques, alors que la dette avait été plutôt maîtrisée sur la fin de mandature 2014-2020, celle-ci est largement repartie à la hausse depuis 2020, constituant un véritable point de vigilance".
"Les finances publiques de la Ville de Nice sont particulièrement dégradées" note l'Institut Montaigne, qui place notre cité tout en bas du classement des communes analysées. La collectivité s'en était expliquée en début d'été au cours d'une conférence de presse, retranscrite par ici.
"Le budget 2023 prévoit un repli à 19 années (en capacité de désendettement), ce qui reste au-delà du seuil d’alerte de 12 ans fixé par la loi".
"Dans le contexte actuel de hausse des taux, la composition de la dette est un élément supplémentaire d’alerte avec 28% des encours à taux variable début 2023".
Toutefois, ce passif "peut être relativisé par le niveau des actifs, notamment immobiliers".
De même, le niveau très bas de la taxe foncière donnerait à Nice des marges de manoeuvres en cas de difficultés budgétaires, indique le rapport. Il y est d'ailleurs indiqué que la collectivité devrait être forcée d'augmenter ses impôts dans moins de dix ans pour faire face à ses dépenses.
"De façon générale, peu de villes de cette taille admettent un écart aussi important entre leur capacité de désendettement et la durée de vie moyenne de leur dette, l’objectif devant être de faire converger les deux".
La Ville indique de son côté qu'elle "entend fixer des objectifs plus ambitieux dans le cadre de son plan de réduction des dépenses de fonctionnement".
Beaucoup d'arbres… et de béton
Le budget alloué au verdissement est passé de 23 millions d'euros en 2020, à 27,4 millions cette année (500.000 euros par an pour les cours des écoles). 13,6% de l'investissement est consacré à des dépenses vertes : "rapportée au budget total, cette enveloppe passe de 3,4% en 2020 à 3,6% en 2023".
En 2022, on compte 0,44 arbre par habitant, l'idée étant d'en avoir 1 pour chaque résident en 2026, "l’objectif de plantation le plus ambitieux des grandes villes françaises".
Les experts de l'institut Montaigne notent "une ambivalence niçoise". La mairie a fait planter plus de 77.000 arbres en deux ans. Pour autant, 11 nouveaux hectares ont été bétonnés sur la seule période 2020-2021 (une proportion 6 fois plus importante que dans les autres communes analysées).
Le document indique que ces nouvelles constructions n'ont pas fait naître suffisamment d'appartements : "la population niçoise et le nombre de logements sont restés stables entre 2008 et 2019".
Des efforts en matière d'exemplarité
Nice a fixé "d’importants objectifs de réduction de la consommation", avec notamment un plan de sobriété énergétique qui prévoit 10 % d’économies sur l’éclairage public et de 10 à 15 % d’économie d’énergie dans les bâtiments municipaux.
"Cette politique s’accompagne d’un effort pour la rénovation énergétique des bâtiments, avec près de 3,8 M€ consacrés à cette fin en 2021".
Quel bilan final ?
"Le contexte budgétaire dégradé empêche la mairie de Nice de tenir toutes ses promesses de campagne, en témoigne la fin de la gratuité des transports pour les 18-25 ans lors des week-ends", révélé par Nice-Presse en décembre dernier.
"La Ville de Nice ne se distingue pas non plus par ses actions environnementales. Mis à part la tenue d’un budget vert et la forte plantation d’arbres, elle poursuit l’artificialisation de son territoire, et ne consacre qu’une maigre partie de son budget d’investissement aux dépenses vertes".