Un soir d'été, Philippe Besson (éd. Julliard). 20 euros, 3 janvier 2024.
Philippe Besson, l'écrivain du manque et de l'absence, avait-il déjà été si nostalgique ? En cette rentrée de janvier, le lauréat du prix Nice Baie des Anges 2023, dévoile son nouveau roman, Un soir d'été (éd. Julliard), inspiré de faits réels. Si l'on suit la chronologie bessonienne, ses très nombreux lecteurs auront compris que le récit se place entre les best-sellers Arrête avec tes mensonges et Un certain Paul Darrigrand (idem).
Quelques éléments de l'histoire figuraient déjà, quand on y songe, dans une nouvelle publiée par l'auteur dans ELLE il y a quatre ans. Mais l'essentiel devait suivre.
La langueur des vacances, les soirées entre copains… Le Philippe Besson de 1985, en goguette sur l'île de Ré, ne se doute certainement pas qu'une poignée de jours vont briser l'innocence. Et, d'une certaine manière, changer sa vie.
Ils étaient six, cinq garçons et une fille, préoccupés par les amourettes au soleil et les virées alcoolisées. Une insouciance qui se fracasse un matin, dans une vieille gendarmerie : l'un d'entre eux a disparu, jamais il ne sera retrouvé.
L'ouvrage, saisissant, se dévore, si bien qu'il se referme en ayant flanqué au lecteur lui-même une sensation particulière. Comme si nous avions nous aussi perdu un ami au cours des pages. — Une réussite totale.