Entre hausse mesurée des transactions, prix toujours tendus et inquiétude sur la construction neuve, l’immobilier azuréen tente de garder le cap. Le dernier bilan de l’Observatoire Immobilier d’Habitat, présenté par la CCI Nice Côte d’Azur, dresse un état des lieux contrasté.
Bonne nouvelle pour ceux qui suivent de près le marché immobilier de Nice et de la Côte d’Azur. Après plusieurs années de ralentissement, les ventes d’appartements anciens repartent légèrement à la hausse. Entre juin 2024 et juin 2025, les transactions ont progressé de 5,2 %, avec un prix médian stabilisé à 4 750 euros le mètre carré. Les maisons anciennes suivent la même trajectoire, avec une activité en hausse de 2,3 % et un prix médian à 540 000 euros.
Cette embellie reste pourtant fragile. Dans les Alpes-Maritimes, les actifs et les primo-accédants peinent encore à franchir le pas, freinés par des prix trop élevés pour leur budget. Le marché reste principalement porté par les retraités, la clientèle internationale et les acheteurs disposant d’un solide apport personnel. Le » rêve immobilier azuréen » existe toujours, mais il n’est pas accessible à tous.
Logement neuf en difficulté
Du côté du neuf, la situation reste préoccupante. Si les ventes affichent une hausse de 20 % par rapport à 2024, cette progression ressemble davantage à un rattrapage qu’à un véritable redémarrage. Les ventes en bloc, destinées aux investisseurs institutionnels, tirent les chiffres vers le haut, alors que les ventes au détail n’augmentent que de 10 %. Le prix moyen des logements neufs reste quant à lui élevé, autour de 6 700 euros le mètre carré.
Les promoteurs et les élus s’inquiètent surtout d’un autre indicateur, l’effondrement des permis de construire. En un an, leur nombre a chuté de 22 % dans le département. Une tendance qui laisse craindre un manque criant de logements dans les années à venir, notamment pour les actifs locaux. La CCI Nice Côte d’Azur alerte sur ce recul qui menace tout l’écosystème du bâtiment, de la promotion à l’emploi.
Tension locative forte
Les difficultés d’accès au logement ne se limitent pas à l’achat. Sur la Côte d’Azur, le marché locatif souffre lui aussi d’un déséquilibre chronique entre l’offre et la demande. Les appartements à louer se font rares, alors que la demande ne cesse de croître, notamment dans les grandes agglomérations comme Nice, Antibes ou Cannes. Résultat, une tension locative forte et des loyers qui grimpent plus vite que les revenus.
Ce déséquilibre fragilise la mobilité des salariés et complique le recrutement pour de nombreuses entreprises locales. Un constat que la CCI Nice Côte d’Azur met une nouvelle fois en avant, rappelant que le logement n’est pas qu’un sujet social, mais aussi un enjeu économique majeur pour l’attractivité du territoire.


