L'adjointe au maire chargée du rayonnement de Nice se félicite du développement de l'entrepreneuriat féminin dans la métropole, mais regrette le peu de place accordé aux femmes à la tête des principales organisations professionnelles. "La parité devrait y être imposée", appelle Magali Altounian.
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L'entreprenariat féminin s'est-il développé chez nous ces dernières années ?
On a la chance de pouvoir compter sur des associations très mobilisées, ouvertes et compétentes — le réseau Bouge ta boîte, Femmes chefs d'entreprises, Premières Sud, le Club F, etc — ainsi que sur des femmes impliquées et engagées. Je vois que cette dynamique et cette sororité permettent d'aboutir à une structuration. Le sujet, ce n'est pas le talent, il existe. Nous manquons encore de business angels (investisseurs, ndlr) féminins. L'accession au prêt, aussi, reste trop difficile pour celles qui veulent se lancer.
Les institutions, représentatives des sociétés (chambres consulaires, UPE, Medef, etc), devraient s'imposer des règles de renouvellement. Une fois tous les deux ans, il devrait y avoir un roulement entre un homme et une femme, et la parité parmi ses membres. J'espère que les prochaines élections encourageront une bien meilleure représentation.
Depuis 5 ans que je suis élue, j'ai souvent été la seule femme des tables rondes. À nous d'exiger qu'il y en ait plusieurs.
Par ailleurs, on se fixe un plafond de verre nous-mêmes parfois. Une femme qui va douter un moment de ses compétences pour un poste hiérarchique sera doublée par un homme qui l'aura accepté instantanément, c'est souvent la même histoire.
Comment se porte la French tech à Nice ?
La Métropole se mobilise pour encourager son développement, notamment en préemptant des locaux dans le quartier Notre-Dame. Certains ont été réaménagés à cette fin, pour d'autres, c'est en cours. La dynamique est bonne, et on peut encore mieux faire. Les boîtes du secteur - une centaine - organisent entre 10 et 20 beaux évènements chaque année, c'est un signe de bonne santé. Je pense notamment au programme French Tech Tremplin, qui permet à des publics éloignés de l'emploi de se rapprocher de l'entreprenariat et de l'innovation.
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Pour une startup, capter les fonds européens, ce n'est pas toujours évident : comment la Métropole peut-elle les y aider ?
Nous avons ouvert au 14 rue Paganini un Centre Europe Direct dont la vocation est justement de rapprocher les citoyens de l'Union européenne. Parmi ses différentes missions, il accueille les acteurs économiques (identifier des appels à projets appropriés, des subventions, des interlocuteurs…) Il est très tourné vers l'entreprenariat, avec un rôle de facilitateur. Des évènements sont organisés, comme par exemple des petits-déjeuners entre des chefs d'entreprises et l'UPE 06, l'organisation interprofessionnelle des Alpes-Maritimes, ou encore la Rentrée des entrepreneurs, avec les services de la Métropole, de la Région Sud, la Banque européenne d'investissement, etc.
Quels autres outils ?
Notre Hub de l'innovation, ouvert depuis une dizaine d'années, permet d'accueillir l'activité — avec un taux de remplissage de 100% actuellement — et d'accompagner le développement avec des conseils personnalisés. On y trouve la Rocket School, l'école de vente et de marketing, Simplon et ses formations aux métiers de la tech ou encore l'Ecole 42.
Avec quels retours concrets ?
Par exemple, Qualisteo, une startup niçoise experte de l'optimisation des consommations énergétiques et labellisée French Tech 2030, a pu toucher des fonds européens par exemple. DataGreen, une entreprise dédiée aux data centers écologiques, s'implante cette année quartier de l'Arénas : c'est une pépite pour notre territoire.