Le maire de Nice, archi-favori du second tour, ne participera pas au débat de jeudi sur France 3. Le candidat du Rassemblement national dénonce vivement ce choix.
MUNICIPALES 2020 — "Qu'il vienne ! Quel courage politique a-t-il s'il ne débat pas ? Lui qui semble si fier de son bilan, de quoi a-t-il peur ?" Une conférence de presse à la sulfateuse ce lundi 22 juin. Pour le candidat du RN et de la Droite populaire à la municipale niçoise, l'absence de débat télévisé dans l'entre-deux-tours pose un énorme problème.
"Estrosi me fuit encore une fois, privant les Niçois d'un grand rendez-vous démocratique" a ainsi regretté Philippe Vardon.
"Le maire dit qu'il n'a pas le temps, qu'il est occupé à gérer les conséquences de la crise sanitaire. Pourtant, il a couru les plateaux pendant tout le confinement : BFMTV, LCI, Azur TV, France 3, TF1…"
Avant d'accuser : "Ce qui le gêne, ce n'est pas de prendre du temps pour la télé : c'est d'avoir des contradicteurs."
"Je l'aurais bien interrogé sur les pistes cyclables ou sur la situation aux Liserons, aux Moulins. Parce que le confinement a mis en lumière tous les problèmes de notre ville."
"Il y aura un débat sur France 3 jeudi. J'irai, évidemment. Et lui ?" s'est interrogé le conseiller régional RN en conclusion.
Le 25 juin, il devrait donc être face à l'écolo Jean-Marc Governatori (AEI-EELV), sans compter sur la présence du maire de Nice qui préfère "s'adresser directement aux Niçois."
Le maire plutôt concentré sur l'après-Covid
"Le débat pour les municipales a eu lieu au premier tour. Il a éclairé sur les enjeux face au candidat identitaire et un laxiste sur le plan sanitaire (Governatori, ndlr)", a réagi Anthony Borré, le directeur de cabinet du premier magistrat de la ville.
"Christian Estrosi consacre son énergie à agir pour limiter les effets de la crise économique et sociale. C’est son devoir de maire."
À MARSEILLE, ÇA COINCE AUSSI
"On ne peut pas être la seule ville en France sans débat" martèle depuis quelques jours Renaud Muselier, président de la région Sud PACA et ami de Christian Estrosi. À Marseille, les deux candidates majeures, Martine Vassal à droite et Michèle Rubirola à gauche, ne devraient pas débattre dans l'entre-deux-tours.
Une situation qui ne satisfait pas - du tout - l'ancien premier adjoint à la mairie.
"Je demande, pour les 850.000 Marseillais, qu’il y ait un débat sur les vrais projets pour Marseille, avec un panel de journalistes, sur le modèle qu’ils veulent. Il faut une télévision, la radio, la presse écrite, et des arbitres avec des questions objectives…" a lancé Renaud Muselier le 18 juin, cité par Made in Marseille.
"C’est le cas à Aix, à Lyon, à Paris, c’est le cas partout, dans le monde entier et on va se retrouver dans la deuxième ville de France sans que jamais les adversaires ne se parlent. Il faut faire en sorte qu’ils parlent de leur ville."
"Les électeurs veulent savoir à qui ils vont filer les clés quand même ! Quelle vision ont-ils pour demain ? Ils ne peuvent pas échapper à ça ! Ils n’ont pas le droit d’échapper à ça !"
Différence notable entre Nice et Marseille : aucun des candidats en lice n'est à la tête de la Ville, avec les responsabilités que cela induit dans l'après-crise sanitaire.