PARTIE 2/3. À quelques mois des municipales, Joseph Segura assume dans Nice-Presse Dimanche son ancrage à droite tout en ferraillant contre « la dérive » d’Éric Ciotti. Le maire de Saint-Laurent-du-Var défend « l’efficacité locale » et récuse l’idée d’être un vassal de Christian Estrosi. Sa vision de la Métropole, des équilibres politiques et de la campagne qui s’ouvre.
- PARTIE 1… Caméras, arrêtés, police municipale… Les méthodes de Joseph Segura : « Saint-Laurent-du-Var doit rester une ville sûre, apaisée et exemplaire »
- PARTIE 3… Tramway, port, requalification du centre… Joseph Segura fait le point sur les grands chantiers à Saint-Laurent-du-Var dans Nice-Presse Dimanche
La cohérence chez Les Républicains des Alpes-Maritimes, où l’on retrouve des pro-Ciotti et des pro-Estrosi, est difficile à lire. Quel regard portez-vous sur la situation du parti dans le département ?
C’est un parti républicain qui part en déconfiture et perd ses repères. J’ai toujours été un élu de droite, du RPR à l’UMP jusqu’à LR, avec l’espoir d’une recomposition autour des valeurs de la droite. Je n’ai pas compris les contorsions nationales. Un président LR qui quitte le gouvernement en appelant les ministres LR à le suivre… et certains qui restent. C’est incohérent et décevant. Pour ma part, ma priorité, ce n’est pas l’appareil. Ce sont les Laurentins.
Allez-vous avoir l’investiture et afficherez-vous l’étiquette LR en mars ?
(Sourire) Pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, je ne me suis pas encore déclaré candidat. En 2014, j’ai été élu sans étiquette, en divers droite. Les Laurentins m’ont choisi pour l’action locale, pas pour une couleur politique. Une commission nationale décidera des investitures. S’ils me soutiennent, tant mieux, sinon, j’irai sans, devant les Laurentins. Mon mandat est municipal, pas partisan.
Le choix d’Éric Ciotti de s’allier au RN et d’appeler à une « union des droites », vous ne l’avez jamais envisagé ?
On voyait déjà sa dérive vers les extrêmes au conseil départemental. Ce n’est pas nouveau. Mais quand il est parti, ça a été vécu comme une trahison pour tout notre camp. Le Département doit maintenant clarifier les choses. C’est une question de cohérence. Charles-Ange Ginésy, que j’apprécie, doit prendre ses responsabilités. Il ne peut pas rester dans l’ambiguïté. Soit on défend les valeurs républicaines, soit on cautionne la dérive d’Éric Ciotti, mais on ne peut pas faire les deux. Moi, je crois encore à une droite claire, indépendante, républicaine, qui ne pactise ni avec les extrêmes, ni avec les opportunismes.

À Saint-Laurent-du-Var, plusieurs candidats ont déjà annoncé qu’ils présenteraient une liste face à vous : Patrick Villardry (Divers droite), Raphaël Quesada (UDR-RN), Marc Orsatti (PS). Vous sentez-vous menacé ?
En 2020, il y avait déjà six listes contre nous. Depuis plusieurs semaines, la campagne a déjà commencé dans le caniveau, chez certains. Nous, nous travaillons. Notre action 2020-2026 ira à son terme. Je ne me suis pas encore déclaré candidat car nous avons encore de nombreux chantiers d’envergure à livrer.
Quel est votre regard sur la gestion de la Métropole. Les « maires frondeurs » ont-ils raison ou sont-ils capricieux ?
La démocratie, c’est le débat. Mais les faits sont là. Lors du dernier conseil métropolitain, ceux que l’on disait « frondeurs » ont voté les orientations budgétaires ! Il y a des revendications légitimes, des améliorations à apporter, mais la Métropole apporte plus qu’elle ne prend, dans de nombreux domaines : eau, transports, assainissement… Sans elle, les petites communes n’auraient jamais pu réaliser certains projets. On peut toujours mieux faire, mais ne caricaturons pas.
« Les maires des communes de la Métropole ne sont que de simples adjoints de quartiers pour Christian Estrosi » : une phrase que l’on entend. Le ressentez-vous ?
Critiquer toute la journée la Métropole et son président, puis tout réclamer par la suite est incohérent… Saint-Laurent-du-Var est un contributeur majeur, ce que nous versons doit revenir au territoire et le président le reconnaît. J’ai des relations de travail excellentes avec la Métropole, et même avec le Département quand il s’agit d’intérêt général. Je soutiens Christian Estrosi sur les dossiers structurants.
On reproche aussi une « ville-centre, Nice, trop servie par rapport aux communes périphériques. » Saint-Laurent-du-Var n’est peut-être pas concernée, mais les plus petites communes ?
Il y a des dysfonctionnements, parfois humains, dans une machine de cette taille. On les corrige. Mais regardez les budgets, les chantiers, la voirie. Partout, des opérations avancent. Saint-Laurent-du-Var y gagne énormément et nous pesons au quotidien pour que nos contributions concordent avec des projets utiles.



