PARTIE 1/3. Lui-même ancien policier, Joseph Segura revendique une approche pragmatique de la sécurité. Effectifs renforcés, vidéoprotection intensifiée, police municipale active jour et nuit… Bilan et perspectives dans Nice-Presse Dimanche.
- PARTIE 2/3… Municipales à Saint-Laurent-du-Var, « union des droites », situation chez LR, fronde à la Métropole… La ligne de Joseph Segura dans Nice-Presse
- PARTIE 3/3… Tramway, port, requalification du centre… Joseph Segura fait le point sur les grands chantiers à Saint-Laurent-du-Var dans Nice-Presse Dimanche
Vous avez fait de la sécurité une priorité du mandat. Pour quels résultats ?
La sécurité, ça ne s’arrête jamais. Il faut des moyens, du terrain, du sang-froid. Nous avons aujourd’hui plus de 40 policiers municipaux, avec des patrouilles 24h/24, une brigade vélo, un maître-chien et des moyens modernes. Gilets pare-balles dernière génération, caméras-piétons, tasers, véhicules adaptés…
Les policiers municipaux font un travail remarquable, dans l’aide aux administrés comme dans les interventions. Et quand les effectifs de la police nationale diminuent, la ville doit compenser. C’est pourquoi les effectifs seront prochainement augmentés, et que nous poussons pour la création d’un commissariat à Saint-Laurent-du-Var, dans le cadre du futur quartier Porte de France.
À quand estimez-vous la livraison de ce nouveau commissariat ?
Ce serait un poste mutualisé, polices nationale et municipale. A l’État de trancher. Je le veux livré d’ici 2030-2031, en même temps que la livraison du nouveau quartier.
Certains estiment que la vidéosurveillance ne sert à rien. Que leur répondez-vous ?
Ceux qui disent cela n’ont jamais mis les pieds dans un CSU (Centre de supervision urbain). Les caméras, c’est un outil de travail essentiel. Elles n’empêchent pas, mais elles permettent d’intervenir vite. Nous avons triplé leur nombre depuis 2014, pour atteindre près de 200 aujourd’hui. Nous avons doublé la surface du CSU, où des opérateurs surveillent la ville en temps réel. Quand une personne tombe, quand un attroupement se forme, quand un accident survient, ils préviennent immédiatement les équipes.

Vous misez donc sur la complémentarité avec les agents de terrain, pas sur la substitution ?
Exactement. Les caméras soutiennent nos policiers. Elles ne remplacent pas les hommes. Elles les aident à réagir plus vite, à protéger les habitants et à rassurer les commerçants. Ceux qui disent le contraire sont souvent les premiers à réclamer la police quand il y a un incident…
Ressentez-vous une hausse de la délinquance ou des trafics sur votre commune ?
La délinquance rajeunit, c’est vrai, et les petits voyous circulent. Mais Saint-Laurent-du-Var reste une ville sûre. Il n’y a pas de scandale, pas de zone de non-droit. Le Point du Jour souvent cité, n’a jamais connu de gros faits de deal.
En revanche, il faut rester très vigilants. Nous avons 12 millions de visiteurs à Cap 3000 chaque année, autant qu’à l’aéroport. Ce flux attire parfois des individus mal intentionnés. D’où l’importance de la présence policière, des patrouilles sur le littoral et de la coopération avec la nationale.
Vous avez instauré un arrêté anti-regroupements. Comment s’applique-t-il ?
Dès que l’on voit des attroupements de jeunes encagoulés ou habillés en noir, on intervient. J’ai pris un arrêté : pas plus de trois personnes regroupées dans certains périmètres sensibles. Ce n’est pas de la répression, c’est de la prévention. Il vaut mieux agir avant, plutôt que d’attendre que la situation ne déborde.
Le quartier du « Point du Jour » a été déconstruit. Comment conciliez-vous cela avec la loi SRU ?
Le « Point du Jour » était un engagement fort. On ne pouvait plus laisser des familles vivre dans ces tours vieillissantes. Avec Côte d’Azur Habitat, nous avons reloué, relogé, et préparons une reconstruction progressive dans un cadre plus équilibré, plus vert, plus ouvert. Saint-Laurent-du-Var respecte la mixité sociale, mais nous refusons les logiques de densification aveugle. Construire, oui, mais pas au détriment de la qualité de vie. Le projet Porte de France, c’est justement cette reconnexion urbaine intelligente entre logements, commerce et nature.



