Il y a ceux qui dressent le bilan de leur mandat et ceux qui misent sur leurs succès aux dernières élections européennes et législatives pour asseoir leur position. À un an des municipales de 2026, les différentes forces politiques affinent leurs stratégies pour sécuriser leurs bastions ou tenter de s’imposer dans plusieurs grandes villes.
Sommaire
Ceux qui veulent préserver leurs bastions
En première ligne, les Écologistes, qui ont conquis plusieurs métropoles majeures comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg en 2020.
Les configurations locales varient, mais à Lyon et Bordeaux, les alliances à gauche devraient, sauf surprise, être reconduites. En réaction, le centre et la droite, tirant les leçons de leurs divisions passées, s’organisent : à Bordeaux, une liste commune est déjà prévue, tandis qu’à Lyon, les prétendants issus de la droite et du centre se multiplient. Jean-Michel Aulas, ancien président de l’Olympique lyonnais, parviendra-t-il à les rassembler sous une bannière unique ?
Anticipant une offensive de la droite, les maires de Lyon, Grégory Doucet, et de Bordeaux, Pierre Hurmic, ont pris des mesures sur le terrain de la sécurité, notamment en armant leurs policiers municipaux et en développant la vidéosurveillance.
À Strasbourg, également dirigée par les Écologistes, la menace pourrait cette fois venir… de la gauche. L'ancienne maire socialiste Catherine Trautmann, actuellement dans l’opposition, entretient le suspense sur une possible candidature face à Jeanne Barseghian. De leur côté, les Insoumis, galvanisés par leurs résultats aux Européennes de 2024, pourraient être tentés d’entrer dans la course.
Pour le Parti socialiste, l’enjeu est tout aussi important : conserver Paris, Lille et Marseille. Un défi de taille, d’autant que deux figures emblématiques, Anne Hidalgo et Martine Aubry, ne se représenteront pas.
Dans la capitale du Nord, battus de justesse en 2020, les Écologistes ont déjà désigné Stéphane Baly pour une nouvelle tentative. Violette Spillebout, figure de la majorité présidentielle, reste en embuscade, tandis que l’annonce du retrait de Martine Aubry a révélé un nouvel acteur : son premier adjoint, Arnaud Deslandes, qui lui succède officiellement.
À Paris, les tensions au sein du PS compliquent la situation, tandis que les Écologistes se préparent à partir en solo. Mais une autre candidate pourrait rebattre les cartes : la ministre de la Culture, Rachida Dati. Ancienne cadre des Républicains, désormais au gouvernement, elle affiche ses ambitions. Reste à savoir si elle parviendra à obtenir l’investiture de son ancien parti et des macronistes, ou si elle devra affronter une candidature venue du centre, comme celle de Gabriel Attal ou de Pierre-Yves Bournazel.
À Marseille, où la gauche a pris la mairie après des décennies de domination de la droite, Benoît Payan, désormais sans étiquette PS, se prépare à une bataille intense. Face à lui, une alliance LR-Renaissance menée par Martine Vassal et Renaud Muselier, mais aussi la candidature de Sébastien Delogu pour les Insoumis, sans oublier Franck Allisio (RN), bien déterminé à atteindre le second tour.
Affaibli au niveau national, Les Républicains entendent néanmoins préserver leurs fiefs municipaux, notamment dans des villes de plus de 30 000 habitants comme Auxerre, Saint-Étienne ou Limoges.
Certains élus, potentiellement candidats à la présidentielle de 2027, briguent également des mandats locaux : Édouard Philippe (Horizons) au Havre, Fabien Roussel (PCF) à Saint-Amand-les-Eaux ou encore Gérald Darmanin (Renaissance) à Tourcoing.
Ceux qui veulent renverser la tendance
Le Rassemblement national a annoncé son intention de présenter des listes dans toutes les grandes villes. Un pari audacieux, car jusqu’ici, le parti n’a jamais su capitaliser localement sur ses succès nationaux. Déterminé à conserver sa plus grande conquête de 2020, Perpignan, le RN vise également plusieurs métropoles de l’arc méditerranéen, comme Toulon (avec Laure Lavalette), Avignon, Nîmes (Yoann Gillet) et Carcassonne.
De leur côté, les Insoumis, encore peu présents dans les conseils municipaux, ont annoncé leur intention de partir seuls en 2026, notamment en réaction à la décision du PS de ne pas censurer le gouvernement Bayrou.
L’une de leurs cibles majeures est Toulouse. Réélu député en 2024, François Piquemal veut ravir la mairie à Jean-Luc Moudenc, qui, après avoir quitté Les Républicains, vise un troisième mandat.
Même si elles sont déjà majoritairement dirigées par la gauche, LFI nourrit de grandes ambitions dans plusieurs villes de la banlieue parisienne et lyonnaise, comme Cergy, Mantes-la-Jolie, Trappes, Montreuil, Saint-Denis ou Vaulx-en-Velin.
Moins implantés localement, les macronistes espèrent tout de même faire basculer certaines municipalités, comme Annecy, où Antoine Armand, ancien ministre des Finances du gouvernement Barnier, pourrait mener la bataille
(Avec AFP)