Lundi 11 avril au soir, cinq policiers municipaux niçois étaient arrêtés et placés en garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte mercredi et trois agents sont mis en examen.
“Cinq agents de la brigade de nuit de la police municipale seraient impliqués dans des faits d’une extrême gravité” rapportait Christian Estrosi dans un communiqué le 12 avril.
D’après les premières informations que nous vous rapportions dans cet article, les agents mis en cause sont accusés de séquestration, de coups et blessures et de menaces de viol par un jeune homme de 21 ans.
La victime aurait été interpellée après avoir tagué leur véhicule de service en sortant d’un bar du Vieux-Nice dans la nuit de dimanche à lundi. Les policiers, âgés de 29 à 46 ans, étaient attablés dans ce même établissement.
Conduit au quartier du Vinaigrier, le jeune homme aurait subit des violences physiques, son arcade aurait été ouverte et son nez cassé.
Une enquête pour “violences aggravées et séquestration” a été ouverte afin de déterminer le déroulement des faits. Les policiers concernés ont été placés en garde à vue, et suspendus à titre conservatoire par la mairie.
Mercredi, l’affaire a pris un nouveau tournant avec l’ouverture d’une information judiciaire concernant trois des cinq suspects pour les chefs d’accusation suivants :
- enlèvement et séquestration pour faciliter un crime
- violences aggravées ayant entrainées plus de huit jours d’ITT (incapacité temporaire de travail)
L’un des trois agents est visé pour menaces réitérées de crime et d’intimidation. Des pressions auraient en effet été menées pour que la victime ne porte pas plainte.
A l’issue de leur garde à vue, quatre des cinq suspects ont été relâchés, deux ont été placés sous contrôle judiciaire.
BFM Nice Côte d’Azur rapporte ce 14 avril que 3 policiers viennent d’être mis en examen.
Des réactions fermes
Lors de la divulgation de l’affaire, Christian Estrosi a précisé que “si ces faits étaient confirmés, toutes les procédures seraient engagées pour obtenir la révocation de ceux qui auraient commis ces faits et la Ville se porterait partie civile”.
De son côté, Anthony Borré, premier adjoint et délégué à la sécurité a confirmé engager “immédiatement la révocation des 3 agents qui ne sont pas dignes d’être des policiers”.
Et d’ajouter : “Avec Christian Estrosi nous ne laisserons pas ternir l’action de la police municipale reconnue à bien des niveaux.”
Du côté de l’opposition, Juliette Chesnel, élue de Nice Écologique, a demandé au préfet des Alpes-Maritimes l’ouverture d’une enquête sur ces faits précis, mais aussi d’un audit sur l’ensemble des effectifs locaux.
“Si les faits sont avérés, la question se pose : est-ce la première fois ?” a-t-elle questionné dans un communiqué.
Les agents risquent 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d amende.