INTERVIEW - À l'ordre du jour du dernier conseil métropolitain, le 3 février dernier, beaucoup de questions budgétaires, mais pas que.
Les élus ont validé la création de l'Agence d'urbanisme azuréenne.
Alain Philip, préfigurateur de cette nouvelle structure, décrypte en 5 questions pour Nice-Presse les missions concrètes de cet organisme "tourné vers les enjeux d'avenir".
1. Quel est l'objectif majeur de cette agence ?
La création de cette agence découle d'un constat, celui de l'évolution des territoires mais aussi des attentes des citoyens.
On remarque des interactions fortes entre différents domaines du cadre de vie, que ce soit au niveau des transports, de l'urbanisme, de l'environnement…
Le changement climatique, pour ne citer que cet exemple, est une donnée majeure qu'il faut prendre en compte dans la stratégie de développement de nos aménagements.
Nous avons besoin d'un développement cohérent, d'avoir des méthodes adaptées… Le challenge c'est d'intégrer dans l'urbanisme des domaines qui, jusqu'alors, n'étaient pas forcément pris en compte.
2. À quoi ressemblera son travail quotidien ?
Pour faire simple, l'aménagement ne se limite pas qu'à une métropole. En terme d'environnement et de ressources, il faut voir plus loin que ces limites.
Notre structure va élaborer des stratégies d'aménagement à différentes échelles. Elle pourra travailler à la fois sur un plan de mise en valeur de la plaine du Var, mais aussi sur la reconstruction des vallées sinistrées par la tempête Alex.
Cette agence sera un outil d'observation pour voir ce qui se fait aujourd'hui et définir de futurs axes de développement.
3. Avec qui va-t-elle travailler ?
On va retrouver un ensemble d'acteurs, comme l'Etat, les Région, les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) ou les universités.
Le travail va dépasser les frontières. Les agences interagissent aussi avec d'autres intercommunalités.
4. Quand sera-t-elle prête ?
Elle va voir le jour le plus rapidement possible. Elle commencera à fonctionner avec un noyau assez restreint dans un premier temps.
On retrouve pour le moment la Métropole Nice Côte d'Azur, la Ville de Nice, l’État, la Région-Sud PACA, la CCI et l'Université Côte d'Azur.
La deuxième étape consiste à fonder des relations avec d'autres intercommunalités.
On a pour projet de travailler avec Monaco ou Gênes, mais aussi avec la Communauté d'agglomération de la Riviera Française (CARF, autour de Menton, ndlr). Des discussions sont en cours.
Christian Estrosi a indiqué qu'il y aurait un comité de pilotage chargé d'entretenir le dialogue pour finaliser les partenariats.
Concrètement d'ici à la fin de l'année 2022, ça sera pleinement développé.
5. Pourquoi cette structure était-elle vraiment nécessaire ?
La plupart de l'aménagement fait en France repose encore sur des modèles datés, trop réglementés. On voit bien que ce n'est pas suffisant pour réponse aux attentes des territoires.
L'Agence d'urbanisme azuréenne va donner un coup de boost, travailler sur du concret. C'est primordial.