Des gardiens privés garderont un oeil, dans les prochaines semaines, sur les halls et cages d'escalier des immeubles, pour lutter contre les points de deal. Une volonté de la mairie, qui regrette publiquement la passivité de l'Etat…
C'était l'annonce de Christian Estrosi mercredi, devant "l'inaction du gouvernement et du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin". Malgré l'aggravation de la situation dans le quartier chaud des Moulins et le "risque d'une situation à la marseillaise" avec une multiplication des règlements de comptes sanglants, Beauvau n'a pas déployé chez nous de moyens renforcés.
Alors la Ville de Nice prend les choses en main, en renforçant la vidéoprotection d'abord : la lecture des plaques d'immatriculation permettra de traquer les consommateurs, et donc de nuire aux filières.
Autre idée : réunir les bailleurs volontaires "pour embaucher des agents de sécurité privée". Au nombre de vingt-quatre d'ici à la fin de l'année, ils "pallieront le manque d'effectifs de la police nationale, feront des rondes aux Moulins, surveilleront les immeubles et les cages d'escaliers".
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La mesure doit être débattue au cours du prochain conseil municipal, le vendredi 14 avril. Mais les habitants, premiers concernés, perplexes, se sont demandés comment des vigiles pourraient réellement effrayer des dealers équipés d'armes de guerre.
Précision du premier adjoint au maire Anthony Borré, invité de France Bleu Azur le 7 avril : "nous cherchons à avoir des agents qui soient armés et assermentés - pour pouvoir dresser des contraventions - payés par les bailleurs sociaux. Côte d'Azur Habitat, le premier du département, y participera".
"Mais je rappelle que le trafic de drogue est d'abord de la responsabilité de l'Etat et qu'il doit renforcer les effectifs de la police nationale".