D’après une information de Nice-Presse, la préfecture vient d’être saisie par l’opposition niçoise pour empêcher la Mairie et la Métropole d’organiser la présentation d’un audit devant les journalistes, prévue lundi. Pour les Verts, l’équipe de Christian Estrosi pourrait enfreindre la loi électorale, alors que la campagne des municipales 2026 a débuté le 1er septembre.
Les journalistes niçois sont invités par la Mairie et par la Métropole à deux « présentations » lundi. Enfin, pour l’instant.
Ce mercredi, les médias ont été informés que les deux collectivités comptent leur présenter le 10 novembre les résultats d’un audit privé, mené par le cabinet Klopfer. Le matin, puis l’après-midi. Selon l’administration de Christian Estrosi, « les conclusions de deux études confirment la situation financière très solide de la Ville et de la Métropole, leur gestion rigoureuse et leur capacité à conjuguer ambition d’investissement et maîtrise des équilibres financiers. »
Dans le détail, il ne s’agit pas vraiment d’une conférence de presse, avec un édile qui s’exprimerait, avant de répondre aux questions des rédactions. À lire l’invitation, Christian Escallier, le directeur général de Klopfer, prendra la parole devant les élus locaux, et les médias pourront y assister.
L’opposition écologiste a saisi la préfecture pour « infraction au Code électoral »

Cette « invitation presse » agace très fortement l’opposition écologiste communale et communautaire. L’élu EELV Jean-Christophe Picard annonce ainsi à Nice-Presse qu’il considère l’initiative comme étant « illégale », suscitant de sa part une saisine en urgence du préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux. « Ces conférences de presse déguisées soulèvent plusieurs problèmes » note l’ancien président d’Anticor, dans un courrier que nous avons consulté.
« Les élus d’opposition n’auront pas les rapports du cabinet Klopfer avant la tenue de ces ‘commissions’, ce qui est contraire au droit à l’information qui leur est reconnu. Ils ne seront donc pas en mesure d’apporter la contradiction. »
« Le code électoral dispose que, (en amont) des élections générales, ‘aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d’une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin’. Or, la Ville et la Métropole convoquent les médias justement dans le but de faire la promotion de leur gestion !»
Ainsi, « je vous demande de bien vouloir empêcher, en l’état, l’organisation de ces deux opérations de propagande électorale qui s’inscrivent indiscutablement dans le cadre de la campagne du candidat Estrosi. »
Suite à cet email, Nice Écologique espère une réaction rapide du préfet, voire le dépôt d’un référé devant la justice administrative.
« La collectivité se doit de rendre des comptes »
Le directeur général des services Bastien Nespoulous a répondu point par point dans la foulée. En rembobinant le fil des évènements :
« La presse s’est fait l’écho des conclusions d’un audit commandé auprès d’un cabinet renommé, portant sur les gestions de la Ville de Nice et de la Métropole. Suite à quoi, le groupe des élus écologistes a demandé à avoir connaissance des éléments de ces études. Soit, Christian Estrosi a proposé la réunion d’une commission dédiée. La collectivité se doit de rendre des comptes aux citoyens, c’est ce que nous faisons ».
« Il est légitime que ces documents soient détaillés devant les élus et devant les journalistes, en toute transparence » poursuit le DGS auprès de Nice-Presse. « La réunion sera technique, pour donner la parole à un expert ». En l’espèce, Christian Escallier, directeur général de Klopfer.
« Au-dessus de tout, il y a la Déclaration des droits de l’homme de 1789, et son article quinze : ‘la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration’. Nous sommes extrêmement surpris que l’opposition écologiste tente de faire interdire un compte-rendu d’intérêt public…» Toujours est-il que la Métropole le confirme, les deux présentations sont maintenues, lundi prochain.




« Au-dessus de tout, il y a la Déclaration des droits de l’homme de 1789, et son article quinze : ‘la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration’.
Et donc Estrosi va nous dévoiler ses frais personnels…