Christian Estrosi propose d’ouvrir réellement le débat pour la première fois, avec nuance et dialogue. La gauche réclame « du concret ».
C’est déjà le cas à Paris, Bordeaux, Lyon ou Lille. Mais à Nice, on avait toujours dit « non » à l’encadrement des loyers, malgré une crise du logement bien plus marquée qu’ailleurs. Notre cité s’affiche ainsi, baromètre après baromètre, comme l’une ou la capitale régionale la plus impactée par la situation.
Jusqu’à présent, du côté de la métropole niçoise, on évacuait le sujet : « J’y suis opposé. Ici, on veut réguler, mais pas être dirigistes. Cela serait contre-productif : les propriétaires retireraient leurs biens du marché » posait ainsi dans nos colonnes en mai dernier le vice-président Anthony Borré.
Changement de braquet ce lundi 11 décembre. Au cours d’une conférence de presse, le président de Nice-Côte d’Azur Christian Estrosi s’est dit, cette fois, « favorable » à l’encadrement des loyers, mais « de manière progressive et non pas par une décision brutale ».
Il faudrait, d’après l’édile, qu’une telle mesure soit précédée d’un « dialogue avec les différents acteurs concernés ».
Il y a quelques jours, le collectif citoyen et classé à gauche Viva avait lancé une pétition en ce sens. Il a réagi dans la foulée de cette annonce, dont il se « félicite ».
« Nous resterons pour autant vigilants : cette position du maire et de son premier adjoint marque un virage à 180 degrés par rapport à leurs déclarations précédentes. C’est un premier pas, mais, de la déclaration aux actes, il y a une margeé.
« La notion «d’encadrement progressif» utilisée par le maire de Nice ne repose pas sur du juridique , elle pourrait , au final, réduire l’encadrement des loyers à un simple effet d’annonce ».
Notre ville est confrontée à une variété de problèmes immobiliers. Nous relayions ce lundi une étude de l’Agence parisienne d’urbanisme (Apur) selon laquelle 28% des appartements de chez nous « ne sont pas ou peu utilisés », notamment du fait des locations touristiques.
Dans le même temps, la Fondation Abbé-Pierre note que les difficultés pour se loger progressent largement dans notre cité ces dernières années, et que de nombreux ménages doivent s’appauvrir pour avoir un toit sur la tête, quand ils ne sont pas poussés vers la périphérie.