Dans un interview accordé à "Nice-Presse", l'élu niçois pointe du doigt des restrictions "inutiles et illisibles" imposées à une population qui "paie les pots cassés d'une minorité"
"Incompétence, Bérézina sanitaire…" l'annonce du re-re-confinement de notre département a déjà été passée à la sulfateuse par les maires de l'ouest maralpin en fin de semaine dernière.
C'était avant l'incroyable raté de ce week-end. Le maire de Nice a annoncé que le Premier ministre lui a « promis » que nous serions déconfinés si le taux d’incidence passait sous la barre des 400. Dans la foulée, Matignon a démenti… mais la Ville maintient.
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Un message désastreux au moment où les Français, exaspérés, supportent de moins en moins les restrictions. "L'acceptabilité recule, le ras-le-bol progresse" note Le Figaro. Selon un sondage réalisé par Odoxa et Backbone Consulting, 43% des citoyens concernés par les nouvelles mesures les désapprouvent, "une proportion nettement supérieure à celles observées lors des autres confinements".
Peut-on encore faire appliquer les interdictions ?
"Nous sommes passés d'une série d'erreurs à une faute" estime auprès de Nice-Presse Gaël Nofri ce lundi 22 mars. "Jusqu'à présent, j'étais dans une posture d'observateur, sans certitudes arrêtées" explique l'adjoint au maire de Nice.
Mais pour lui, la coupe est pleine : "c'est une non-décision qui aura des conséquences dramatiques".
"Nous sommes plongés dans un confinement qui n'en est pas un, avec une attestation incompréhensible et des consignes que les policiers ne peuvent pas faire appliquer même avec la meilleure volonté du monde !"
Pour lui, la décision, "inefficace et incomprise", se heurte à la patience et la compréhension des Français : "même si nous étions revenus à un confinement sur le modèle de celui de mars 2020, aurait-on pu le faire appliquer?" s'interroge l'élu municipal.
Certains Niçois irresponsables
Tout en pointant le manque de civisime d'une minorité de la population, alors même que les nouvelles dispositions (pas de limite de temps pour les balades, …) reposent sur l'esprit de responsabilité de chacun : "je le sais que nous sommes face à de très mauvais comportements : j'ai dû moi-même intervenir pour mettre fin à une soirée interdite à une heure du matin samedi !".
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Le samedi, la police municipale de Nice, reçoit plus de soixante signalements pour des fêtes clandestines, organisées malgré le couvre-feu, toutes enceintes hurlantes. Le je-m'en-foutisme à son plus haut niveau.
"Beaucoup d'élus vont se concentrer sur des explications sur les variants, les frontières, qui sont réelles. Mais pour éviter de culpabiliser, on ne va pas dire clairement que cette flambée épidémique, si nous en sommes là aujourd'hui dans les Alpes-Maritimes, c'est parce qu'il y a eu beaucoup de manquements!" admet Gaël Nofri.
"Quand on regarde le nombre de contraventions dressées pour non-port du masque dans l'espace public, une obligation qui est pourtant claire, on se doute bien que les consignes ne sont pas appliquées correctement".
Conséquence de quoi :
"Nous avons une majorité de la population qui est attentive aux gestes de barrières, qui se plie à tout ce qu'on lui demande, et qui se retrouve à payer les pots cassés de ceux qui ne respectent rien. En particulier les commerçants, qui prennent pour tout le monde"
Gaël Nofri, majorité municipale
Pour l'adjoint au maire, il aurait fallu agir bien plus tôt, et reconfiner dès janvier, comme le demandait Christian Estrosi : "le drame, c'est que nous n'avons pas de perspective claire à donner aux gens. Économiquement, cela pose aussi un problème grave : c'est en ce moment que tout se décide pour la saison touristique. Va-t-on passer à côté?"