Le préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux a proposé vendredi un système de régulation de l’accueil des bateaux de croisière, après des initiatives des maires de Nice et de Cannes. Christian Estrosi dénonce vivement la copie qui est proposée, jugée largement insuffisante, a appris Nice-Presse.
La préfecture proposait vendredi un nouveau cadre commun, pour tout le littoral de la Riviera. Après une concertation de 21 jours et la publication d’un arrêté, les navires seraient limités à un plafond de 3.000 passagers débarqués par jour.
Ces mesures « ne répondent pas aux attentes légitimes des habitants »
Pour les navires de plus de 1.300 passagers qui s’arrêtent au large, dans la baie de Cannes ou la rade de Villefranche-sur-mer, près de Nice, la limite serait d’un navire par jour et par site, renforcée à un maximum de 15 par mois en juillet et en août. En cas de pic de pollution de niveau 1, les navires devront réduire leurs émissions polluantes et si le niveau 2 est atteint, l’escale sera supprimée.
Des mesures dénoncées par le président de la Métropole ce 10 octobre. « A l’issue de cette réunion, un constat d’échec s’impose : nous sommes loin des objectifs fixés » pointe Christian Estrosi.
« En l’état, ces propositions auraient un impact marginal sur le littoral niçois et métropolitain. Elles ne répondent pas aux attentes légitimes des habitants, qui demandent avant tout à vivre dans un environnement sain et préservé. »
« Une procédure contre l’État pour carence fautive »
« La santé publique et la protection des écosystèmes côtiers doivent être placées au premier rang des priorités. C’est pourquoi je réclame une véritable régulation, fondée sur trois principes clairs. Limiter strictement le nombre d’escales de croisières par an. Bannir l’accès des géants des mers, incompatibles avec les équilibres fragiles de notre littoral. Donner la priorité aux navires les moins polluants. »
Et d’enfoncer le clou : « Il est impératif que l’État entende les alertes des scientifiques, dont les travaux démontrent l’impact sanitaire et environnemental de la pollution liée aux croisières. »
Attention, le maire pourrait aller plus loin s’il n’est pas entendu : « Si les mesures proposées étaient confirmées sans être durcies, j’engagerais alors une procédure contre l’État pour carence fautive, afin de faire reconnaître la responsabilité publique dans la protection de la santé de nos concitoyens et de leur littoral. »
En 2024, 175 navires ont fait escale dans la baie de Cannes et 103 dans la rade de Villefranche (loin des 624 enregistrés à Marseille) mais les statistiques du ministère de la Transition écologique ne précisent pas leur taille. Le dernier placement du département en alerte pollution de niveau 2 remonte seulement à août 2025.
Rappelons qu’en juillet, le tribunal administratif avait fait valoir que seul le préfet pouvait « organiser les entrées, les sorties et les mouvements des navires ». D’où l’urgence de se mettre d’accord autour de ce nouveau dispositif !



