Face à l’afflux croissant des paquebots géants sur la Côte d’Azur, l’État précise les choses. Les préfets des Alpes-Maritimes et de la Méditerranée annoncent une régulation des escales pour préserver les ports, les habitants et le littoral. Une décision qui, sans interdire, veut remettre de l’ordre dans un secteur devenu trop bruyant, trop dense. Des annonces vivement contestées par Christian Estrosi dans la soirée.
🔴 Il dénonce un laxisme du @prefet06
— Nice-Presse · Top infos (@NicePresse) October 10, 2025
Nice : Christian Estrosi (@cestrosi) menace l’État de poursuites si la Préfecture ne muscle pas ses restrictions des croisières, le dispositif annoncé vivement dénoncé
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Nice, Cannes et Villefranche face au surtourisme
Chaque été, les baies azuréennes voient défiler des mastodontes flottants. Ces hôtels de 3.000 passagers font rêver les touristes, mais étouffent parfois les riverains. Trop de monde, trop de pollution visuelle et sonore… les habitants des ports de Cannes, Villefranche-sur-Mer ou Beaulieu en ont plein le dos !
Pour éviter que le tourisme de croisière ne devienne ingérable, le préfet Laurent Hottiaux et son homologue maritime Christophe Lucas ont réuni collectivités, chambres consulaires et acteurs économiques, ce vendredi 10 octobre. Objectif, fixer des règles claires pour un accueil plus raisonnable, sans sacrifier l’économie locale qui dépend (très partiellement) de ces escales.
Quoi de neuf ?
La concertation a débuté dès juillet, lors d’une table ronde en préfecture. Avec le Conseil départemental, les villes côtières, la CCI, les représentants des croisiéristes et de l’Union pour les Entreprises 06. Tous ont reconnu qu’il fallait agir, mais sans nuire à l’attractivité du territoire. Car les croisiéristes, eux, programment leurs escales deux ans à l’avance, difficile de s’adapter du jour au lendemain.
Les préfets ont donc proposé des règles simples et harmonisées pour toutes les cités : pas plus de 3.000 passagers débarqués par escale et par port, avec une moyenne annuelle fixée à 2.000. Les gros navires (plus de 1.300 passagers) ne pourront plus mouiller qu’une fois par jour, et la haute saison (juillet et août) sera encore plus encadrée, avec un plafond de quinze navires/mois. Rien de révolutionnaire.
Fini les règles ultra-locales, évoquées à Cannes ou dans la Métropole de Nice, avec David Lisnard et Christian Estrosi. C’est un cadre commun et piloté par l’Etat qui va s’appliquer.
- Ces mesures seront inscrites dans un arrêté préfectoral qui fera l’objet d’une consultation préalable du public par voie électronique de 21 jours
Priorité aux compagnies plus ou moins vertes
Les autorités veulent aussi encourager les bonnes élèves. Les compagnies signataires de la « Charte Croisière Durable en Méditerranée » seront prioritaires pour obtenir leurs créneaux. Une façon d’inciter à la transition, sans passer par la contrainte pure.
Et gare aux pollueurs ! En cas de pic, les préfets pourront imposer une réduction des émissions dès trois milles nautiques des côtes, voire carrément supprimer l’escale. Les capitaineries devront signaler toute fumée suspecte et exiger des navires qu’ils appliquent immédiatement les mesures prévues par la charte environnementale.
Les deux préfets insistent sur le même message, dans un communiqué : pas question d’interdire les croisières, mais plutôt de les rendre compatibles avec la qualité de vie des habitants et la protection du littoral.



