REVUE DE PRESSE — SFR a lancé ce vendredi 20 novembre un "embryon de 5G" à Nice, relève Les Échos : "L'opérateur est le premier à la lancer commercialement, mais sur 50% du territoire de la ville, avec 4 forfaits dont un, illimité, à 95 euros." Par rapport à la 4G, cette nouvelle technologie proposerait un débit jusqu'à dix fois plus rapide.
Un progrès majeur
Pour le magazine économique Capital, "il s'agit bien d'une révolution technologique. Grâce à elle, dans les grands centres urbains, on pourra brancher plus de 1 million d’appareils au kilomètre carré avec une connexion optimale. (Elle permettra d'avoir un) débit 100 fois plus important que celui de la 4G (et pourra) faire fonctionner des voitures autonomes ou de procéder à des opérations médicales à distance."
Ce vendredi 20 novembre, Christian Estrosi a mis en avant ce qu'elle pourrait apporter en terme de sûreté publique : "Avec la 5G renforcée, nous assurerons une meilleure protection de nos concitoyens. A Nice, nous avons 3.800 caméras toutes connectées par la fibre optique. Mais ce n’est pas toujours simple de les installer. Avec la 5G, il suffira de placer la caméra à un endroit pour la rendre opérationnelle tout de suite."
D'après le maire, elle permettra de "rompre tout isolement possible" comme celui auquel ont été confrontés les services de secours lors des intempéries d'octobre dans les Alpes-Maritimes.
Les 5 G est-elle dangereuse pour la santé ?
L’Organisation mondiale de la santé a exprimé en septembre dernier des "craintes" concernant les radiofréquences, déjà émises par la télévision ou le WiFi. Sur le cas spécifique de la dangerosité de la 5G, l'OMS souligne que "malgré des recherches, rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé".
Le développement de la 5G pourrait aussi avoir d'autres conséquences sur la santé, avec l’implantation de dizaines de milliers de nouvelles antennes — là encore, l'OMS assure que, "au vu des études publiées ces trente dernières années, il est improbable que les champs électromagnétiques représentent un grave danger".
Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est attendu pour mars 2021 : la première phase de commercialisation de la 5G n’aura donc pas attendu la publication de ces données.
Au niveau de l'environnement, les réseaux devraient être plus économes en énergie. Toutefois, l'impact carbone pour s'envoler, tout comme le gâchis technologique avec l'obsolescence programmée de nombreux smartphones incompatibles avec ces nouveaux réseaux.
Des opposants résolus
La France aurait les plus farouches détracteurs de ce nouveau réseau mobile : notre pays compte ainsi "sans doute l’une des mobilisations citoyennes les plus importantes contre la 5G en Europe", d'après nos confrères américains de Bloomberg News. "Ils (les anti) s’inquiètent de l’empreinte écologique d’une technologie qui pourrait consommer trois fois plus d’énergie que les infrastructures actuelles", relèvent-ils.
Des maires écologistes, élus en juin dernier, ont demandé un moratoire. Depuis 2018, la 5G était expérimentée à Bordeaux, "dont Alain Juppé, alors à la tête de la mairie, voulait faire un site pilote, symbole de dynamisme technologique et économique. Elle est aujourd’hui à l’arrêt total et Pierre Hurmic, le nouvel édile écologiste, souhaite un débat public avant de poursuivre l’expérience" rapporte Capital.
Le juin dernier, un jeune homme a incendié une antenne 5G à Contes (Alpes-Maritimes), avec, un temps, le soutien d'une élue EELV au conseil municipal de Nice.