- Relire aussi : Trottinettes : à Nice, le grand ras-le-bol ?
INTERVIEW. 77% des internautes réclament le bannissement des trottinettes électriques à Nice, d'après une consultation menée dans notre communauté de lecteurs sur Facebook. D'après un autre mini-"sondage" ouvert l'été dernier, vous étiez 86% à estimer que la réglementation en la matière n'est pas assez sévère.
Faut-il serrer davantage la vis ? Gaël Nofri, l'adjoint au maire chargé de la circulation, a tenu à réagir.
L'équipe de Christian Estrosi compte sur les futurs députés pour faire passer une loi plus contraignante. Une interdiction d'accès à certains quartiers pour les trottinettes, notamment dans la vieille-ville, pourrait être bientôt décidée à Nice.
Nice-Presse : Comme à San Francisco aux Etats-Unis, va-t-on interdire les trottinettes chez nous ?
Gaël Nofri : L'interdiction pure et simple sur l'ensemble de Nice ne serait pas légale. Les villes américaines ont plus de pouvoirs que les nôtres.
D'ores et déjà, nous travaillons à faire appliquer la règlementation, avec de plus en plus d'opérations de contrôle menées par la police municipale.
Nous avons aussi l'une des rares grandes villes de France à ne pas avoir installé de service de trottinettes en libre-service. Il y a aujourd'hui une trop grande déresponsabilisation, cela aurait fait courir des risques dans l'espace public.
La loi est-elle inadaptée ?
Nous en discutons avec nos candidats aux élections législatives (Marine Brenier, Graig Monetti et Philippe Pradal, ndlr). Il y a effectivement un vrai sujet, la règlementation actuelle n'est pas assez précise, et insuffisamment encadrante. Elle n'est souvent pas applicable.
C'est-à-dire ?
Il faut exiger l'immatriculation systématique des engins. Aujourd'hui, il est quasiment impossible d'identifier un contrevenant avec nos caméras de vidéo-protection sans plaque. C'est un angle mort de la loi, il faudra que nos députés portent ce sujet à l'Assemblée.
Il y a aussi une tolérance appliquée dans les zones piétonnes pour les engins quand ils sont à la vitesse du pas. Ça n'a pas de sens, tout véhicule devrait y être interdit.
Que penser de la limite d'âge pour en utiliser, aujourd'hui fixée à 12 ans ?
La fixer à 16 ans, par exemple, peut être une piste.
Mais quel arrêté municipal pourrait être pris à Nice ?
On ne peut pas les interdire puisqu'elles sont autorisées à cette vitesse du pas. Mais nous pouvons peut-être mettre en avant la densité de déplacements dans une zone donnée pour prononcer une interdiction d'accès.
Par exemple, nous réfléchissons à bannir les trottinettes dans des espaces restreints de la ville. Cela peut s'envisager dans les zones dites touristiques ou de grand passage : le Vieux-Nice, Jean-Médecin, la Place Masséna, la piétonne…
Cela reste difficile. Une simple amende prononcée sur la base d'un arrêté municipal serait faible (38 euros max). Surtout au regard de la signalisation et des moyens humains que nous devrions déployer pour la rendre applicable. C'est pour cela que la loi doit évoluer.
Il ne faut pas oublier qu'une interdiction pénaliserait tous les usagers, et ils sont nombreux, qui se déplacent dans le respect de tous.
À Villeurbanne, une "interdiction" de fait
Depuis 2019, un arrêté municipal interdit "sur les trottoirs et aires piétonnes de la ville, le remisage des trottinettes et des véhicules en libre-service sans station d’attache et mis à disposition à titre onéreux".
"De fait, il devient impossible de circuler avec ces trottinettes dans Villeurbanne" notent nos confrères de BFM Lyon. L'entreprise de location Dott France, notamment, s'est retirée de la commune dans la foulée.
Cette activité de free-floating n'est pas non plus autorisée à Nice.
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