La députée de Nice-Ouest évoque un incident ayant marqué la visite de la sous-préfète dans un quartier sensible de Nice. Le représentant de l'État dément, mais fait le service minimum.
Sommaire
C'est un épisode ahurissant qu'a livré Christelle d'Intorni le 20 janvier dans l'émission de Nice-Presse et RCF Radio (dans la vidéo ci-haut à partir de 12:30).
"Je suis allée dans le quartier des Moulins avec la sous-préfète il y a une semaine, pour évaluer les efforts de l'Etat (contre le trafic de drogue, NDLR). Elle a décidé d'une visite en voiture banalisée (plutôt qu'avec le véhicule officiel) pour garantir notre tranquillité. Mais nous avons été repérées par les guetteurs. Nous avons dû quitter les lieux plus rapidement que prévu !"
"Nous sommes déjà repérés, on va devoir partir" aurait dit la sous-préfète.
La représentante de l'État aurait donc rebroussé chemin devant des "choufs" dans un quartier chaud de Nice, tout près de la Promenade des Anglais.
"Situation dramatique"
Pas étonnant pour l'élue Les Républicains de la cinquième circonscription des Alpes-Maritimes : "il y a des rues qui sont devenues des zones de non-droit".
"Par exemple, aller dans ce quartier (en petit comité) c'est possible. S'y rendre avec la presse, ça ne l'est pas".
"Des personnes âgées doivent payer les guetteurs pour pouvoir aller chercher leur pain. C'est ce que les riverains me disent. Ces situations sont dramatiques. On vit là-bas au rythme des dealers".
"Beaucoup d'efforts y ont été réalisés, mais ils restent insuffisant".
Démenti… contesté
Qu'en disent les services de la préfecture ? Contactés à trois reprises entre jeudi dernier et ce lundi 23 janvier, ils nous ont finalement transmis un communiqué laconique : "La Préfecture précise que cette visite s'est déroulée sans aucun incident".
Nice-Presse a téléphoné dans la foulée à Christelle d'Intorni pour savoir si elle maintient sa version de l'histoire. Cette députée proche du président des LR Éric Ciotti persiste et signe. Avec l'un de ses collaborateurs comme témoin, qui nous a transmis une déclaration par écrit.
"En lisant ce démenti, j'ai cru à une blague. Je vous pose les choses : pour cette visite censée faire un point sur les progrès de l'Etat contre l'insécurité, nous avons dû opter pour une petite Renault banalisée, histoire de ne pas être repérées".
L'élue locale poursuit : "nous avons ensuite fait une sorte de visite touristique du quartier. Il a fallu que j'insiste pour sortir de la voiture à trois reprises. Sinon nous aurions visité les Moulins derrière une vitre".
"Nous avons finalement croisé un guetteur qui était planté là sur sa chaise. La sous-préfète a indiqué au chauffeur qu'il fallait partir pour éviter d'avoir des problèmes".
"Le symbole est lamentable pour les services de l'État".
LIRE AUSSI : Nice : les habitants réclament plus d'actions contre l'insécurité, d'après un sondage