Le nouveau patron du tourisme niçois veut développer l'offre d'hiver autour de la culture et de l'environnement, notamment en donnant un coup de boost à l'événementiel, et en attirant plus de monde dans l'arrière-pays.
Lauriano Azinheirinha, directeur général de l'office de tourisme métropolitain depuis trois mois, est l'invité de Nice-Presse est RCF Radio dans notre émission vidéo Dites-le vous-même ce lundi 16 janvier.
Voici les phrases à retenir.
Le Carnaval, "peut-être à réformer"
"Cette année, nous sommes sur un bon cru de Carnaval : il s'agit du 150ème anniversaire, et il n'y a plus de restrictions sanitaires. Les chambres d'hôtels sont pleines, avec un taux d'occupation estimé à 70%. La billetterie se porte aussi très bien".
Pour d'autres évènements de ce type, le taux d'occupation des chambres est de 90% ailleurs dans le monde, pourquoi pas chez nous ?
"Je pense qu'il faut renouveler le Carnaval. L'anniversaire de cette année sera l'occasion de se poser la question. C'est un évènement où on doit peut-être mieux travailler sur l'offre elle-même aussi. On pourrait par exemple créer en même temps une convention d'affaires".
Le Comité régional du tourisme estime qu'il n'est "pas assez international". Au bout de 150 ans, il serait temps de le savoir. On l'a même fait aller en Chine, que faire de plus ?
"Il ne faut pas regarder que le rendez-vous en lui-même mais l'expérience autour. Peut-être faudra-t-il réformer le Carnaval, mais aussi construire une offre, notamment pour ceux qui viennent de pays étrangers".
"Il a déjà évolué depuis des années. Les Niçois sont attachés à leur tradition et leur culture. Il faut entendre leurs critiques et évoluer. Il faut les associer, puisqu'il n'y a pas de raison que le Carnaval soit uniquement un outil touristique dont on exclurait les Niçois".
Quel dynamisme l'hiver ?
"On a une offre culturelle et évènementielle qui nous permet de nous imposer en dehors de l'été. Je pense par exemple aux quatre matchs de la Coupe du monde de rugby, ou à l'Ironman".
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"Aujourd'hui le touriste se déplace vers une destination en fonction de l'évènement. On le voit avec le futur concert de The Weeknd".
De nouveaux évènements ?
Le cabinet Voltère dévoilait les résultats d'une étude commandée par le Comité régional du tourisme et par l'OTM à la rentrée, préconisant de créer notamment des parcours dédiés au classement UNESCO, et un festival d'hiver orienté vers notre cuisine niçoise.
Lauriano Azinheirinha explique à notre micro que ces idées ne seront pas appliquées.
"Ce rapport souligne que l'art de vivre d'ici, c'est la gastronomie. Mais créer un festival de socca ou de pissaladière n'attirera pas des touristes du monde entier".
"En revanche, il faut qu'ils puissent savoir qu'en venant chez nous, ils auront accès à cette gastronomie, en plus d'un évènement culturel et d'un parcours dans l'arrière-pays. C'est un tout".
Un tourisme plus vert
L'OTM valorise le territoire métropolitain dans son entièreté, de Nice à Saint-Etienne-de-Tinée. "Je vends le tourisme sur le périmètre de cette métropole dont 80% de la superficie est couverte d'espaces naturels. On ne travaille pas sur cette richesse là. C'est à présent notre priorité".
"L'impact carbone de l'entreprise du tourisme n'est pas très important, il ne représente que 11%. Mais j'entends pleinement m'inscrire dans une démarche durable".
Le 1er février seront réunis l'ensemble des hôtelliers et des restaurateurs pour discuter d'un "label clé verte", "qui s'inscrira notamment dans cette lutte contre les émissions de gaz à effet de serre".