- Vous lisez un épisode de “Saint-Roch, la reconquête de l’Est”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, le magazine qui parle de vous.
Il est l'âme de la place Saint-Roch. Mais de l'aveu de nombreux habitants du quartier, le marché a perdu de sa superbe depuis quelques années. Nous sommes allés à leur rencontre pour qu'ils nous donnent leur avis et leurs pistes, pour l'aider à retrouver son lustre d'antan.
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Début mai, l'installation définitive des nouvelles bâches a redonné toute leur splendeur aux stands du marché. Une nécessité, qui a fait le plus grand bonheur des maraîchers et de leurs clients. Mais dans la bouche de ces habitués, un refrain revient en boucle : "le marché de Saint-Roch reste le marché de Saint-Roch, mais ce n'est plus comme avant."
Aux premières loges pour assister à son évolution, elle qui côtoie la place quelques matins par semaine depuis 1985, Annie regrette l'essoufflement du "lien social" qui faisait autrefois la force de l'endroit.
Attirer au-delà des frontières saint-rochoises
"Dans le temps, les enfants jouaient sur la place pendant que les parents faisaient leurs emplettes, mais cela s'est un peu perdu au fil des années. Les parents ne laissent malheureusement plus les enfants sans surveillance, souffle-t-elle. Le quartier s'est modernisé, mais il a aussi perdu son âme niçoise. Les habitudes des nouveaux habitants ont changé et cette convivialité s'est peu à peu perdue".
"Les gens se croisent mais n'échangent plus. Heureusement que le lien avec les commerçants, lui, est toujours là. C'est pour cela que je continue de venir."
Installé depuis une dizaine d'années, Thierry Bayard propose des compositions florales aux multiples couleurs. Selon lui, la perte d'attrait s'explique en partie par l'absence d'une clientèle extra-saint-rochoise.
"Les habitants du Mont Boron, par exemple, ne viennent plus, assure-t-il. C'est dommage, c'est une population avec un pouvoir d'achat certain."
"Réglez les problèmes de stationnement"
En cause, la sécurité des lieux, mais aussi et surtout le manque de stationnement, comme le confirme Alex. "Il n'y a que le parking Laure-Ecard et l'absence d'une heure gratuite est dramatique pour les commerçants (racheté par la Ville, il le proposera d'ici à la fin de l'année, d'après la collectivité, NDLR). Et puis si l'on se gare en extérieur, dans une ruelle, nous n'avons même pas le temps de lever un oeil que l'on a déjà pris une prune !"
Pour Roger, habitué des lieux, la multiplication des bancs de "fruits et légumes" au détriment d'autres services ne permet plus d'y réaliser l'entièreté de ses courses.
"Avant, il y avait un poissonnier et un charcutier. Aujourd'hui, ils manquent énormément. Pour nous, les personnes âgés, même si la qualité n'est évidemment pas la même, il est parfois plus simple de se rendre dans les supermarchés où tout est réuni au même endroit."
Dans un entretien qu'il nous a accordé, Bernard Chaix (Les Républicains), conseiller départemental de cette circonscription, regrettait pour sa part "le trop grand nombre de revendeurs" et "le manque de producteurs locaux." Un constat partagé par Alex. "Nous aimerions plus de produits régionaux, provenant de l'arrière-pays niçois." L'adjoint au maire chargé des commerces, Franck Martin, s'est vu confier la mission d'attirer de nouvelles activités dans les mois à venir, a-t-on appris cette semaine.