Christian Estrosi écartait deux membres de son gouvernement municipal lundi 4 octobre pour déloyauté. Lesquels ont développé une défense au lance-flammes devant la presse aujourd'hui.
L'heure de la contre-attaque. Hier soir, on apprenait que le maire prenait la décision de retirer leurs délégations à deux élus de sa majorité, accusés d'avoir agi contre les intérêts de Nice, et de manquer de loyauté.
Les intéressés, les conseillers Bernard Chaix et Gaëlle Frontoni, se sont adressés à la presse ce mardi 5 octobre pour livrer leur vérité sur les derniers évènements.
"Lundi, nous avons été convoqués individuellement par le directeur de cabinet du maire (…) Lors de cette rencontre, des reproches nous ont été faits concernant les votes que nous avons effectués dans le cadre de notre mandat de conseiller départemental, ainsi que sur notre engagement politique."
Tous deux assument leur vote en faveur du maintien du Comité régional du tourisme (CRT) Côte d'Azur, alors que la ligne estrosiste est de l'abandonner pour des raisons budgétaires.
Avant de balayer deux accusations qui auront pesé dans la balance conduisant à leur renvoi.
Ils n'ont pas assisté au meeting de rentrée du maire ? Une "réunion électoraliste", pas digne d'intérêt, taclent-ils.
Ils auraient voté contre le premier adjoint niçois Anthony Borré pour la nomination de l'état-major du SDIS 06 (les pompiers) ? Non, les deux conseillers assurent ne pas avoir pris part à ce scrutin.
Leur défense ainsi développée, vient le temps de la sulfateuse.
"Dérive"
Leur mise à l'écart serait digne, d'après Bernard Chaix et Gaëlle Frontoni, d'un "procès stalinien", "en complète contradiction avec les propos du maire sur le respect de la liberté de parole et d’opinion des élus".
Et de critiquer l'ambiance de tension qui règnerait au conseil municipal, avec la "menace de sanctions personnelles" dont aurait été victime leur collègue Catherine Moreau concernant ses prises de position au Département.
Conclusion enflammée :
"Au-delà de notre situation personnelle, nous ne pouvons que déplorer la dérive d’un exécutif municipal personnel, autocratique et autocentré"
Bernard Chaix et Gaël Frontoni
Tous d'eux l'assurent, "aux responsabilités qui sont les nôtres, nous poursuivrons notre combat pour Nice et les Alpes-Maritimes". Ils continueront, en principe, de siéger à Nice, en plus de leurs fonctions à la vice-présidence du Département.
Le prochain conseil municipal, programmé jeudi matin, pourrait être sport.