- Vous lisez un épisode de “Le Vieux-Nice, l’âme de la cité”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, la nouvelle rubrique gratuite de Nice-Presse.
L’archiconfrérie des pénitents, composée de laïcs dédiés au bien de la communauté et consacrant leur temps libre à la charité chrétienne, est présente à Nice depuis des siècles…
Chapelle Sainte-Croix (pénitents blancs)
Après avoir occupé deux chapelles dans le Vieux-Nice, les pénitents blancs, qui, même si « aucune preuve ne l’atteste », auraient été « la toute première archiconfrérie », se sont installés dans cet édifice datant de 1633 au cours du siècle suivant.

« Comme beaucoup de chapelles de pénitents, elle a été restaurée au XIXe siècle, avec la façade d’entrée complètement refaite,» précise Emmanuel Bottagisi, guide au Centre du Patrimoine. « Elle est ornée de motifs floraux, avec une croix lumineuse mise en exergue au-dessus. »
Sur cette façade, un pélican avec ses trois petits en train de se nourrir dans son bec et sur sa poitrine : « c’est le symbole de la charité, perçue à l’époque comme la plus belle des victoires. Le pélican représente le sacrifice, avec ses petits qui viennent picorer son cœur. »
Tout en haut, une phrase en latin est également fièrement affichée : « Avec ce signe, je vaincrai », faisant référence à celui de la croix, « reconnaissable à l’époque où la religion chrétienne était puissante. »
- 1 rue Saint-Joseph (14h30-17h le mardi)
Chapelle de la Miséricorde (pénitents noirs)

Édifiée à l’usage des Théatins entre 1747 et 1786 par l’architecte Bernardo Vittone, ce n’est qu’en 1828 que la Chapelle de la Miséricorde a été attribuée à l’archiconfrérie des Pénitents noirs, qui étaient jusque-là présents au sein de la cathédrale Sainte-Réparate. Cette archiconfrérie, fondée en 1329, avait notamment pour mission « d’accompagner le salut des âmes et des corps. »
Merveille de l’art baroque niçois, l’édifice a été imaginé pour permettre une profusion de lumière en son sein. Son plan de forme, ovale, comprend quatre chapelles latérales, un choeur et un sanctuaire rectangulaire.
À noter aussi que la sacristie abrite deux oeuvres majeures de l’art primitif niçois : « La Vierge de la Miséricorde » de Jean Mirailhet et une autre du peintre de chez nous, Louis Bréa.
- Angle de la Place Pierre-Gauthier et du Cours Saleya (le mardi, 14h30 à 17h30)
Chapelle de la Très-Sainte-Trinité et du Saint-Suaire (pénitents rouges)
Accolée au Sénat - l’actuel Centre du Patrimoine - la chapelle a été édifiée en 1659. La façade, de style néo-classique, est l’œuvre de Gio-Battista Borra, réalisée en 1763. « On pouvait passer derrière et suivre la messe depuis l’étage de l’église. Les deux bâtiments étaient liés. »

Saccagée au cours de la Révolution française, la chapelle a été restaurée dès 1824 grâce aux dons du roi Charles-Félix et décorée par Paul-Émile Barberi, grand architecte niçois. Les pénitents rouges, « résultat de la fusion de trois confréries » (Saint-Nom-de-Jésus, Saint-Esprit et Saint-Suaire), sont souvent associés « aux pompiers », puisqu’ils intervenaient notamment dans « le sauvetage en mer. »
- 18 rue Jules Gilly (10-12h)
Chapelle du Saint-Sépulcre (pénitents bleus)

Elle a été érigée lors de la construction de la place Garibaldi, en 1782. « À l’époque, l’idée était de concevoir une place avec une église en son centre, raconte Emmanuel Bottagisi. Les visiteurs arrivaient par la route de Turin depuis la capitale. Les rois de la maison de Savoie se rendaient à Nice en carrosse. Ils montaient à l’étage, tandis que toute la population niçoise se réunissait en bas, au cœur de la place. »
Les pénitents bleus s’occupent des orphelins depuis 1431. « Le roi de la maison de Savoie avait fondé cette confrérie, en tant que père du peuple. Grâce à ses dons et à sa protection, il prenait soin des Niçois sans parents. »
Une église singulière, puisque pour entrer à l’intérieur, il faut monter un escalier. « On a l’impression de rejoindre un appartement. » Elle est également la dernière chapelle des pénitents construite à Nice.
- 7, Place Garibaldi (actuellement en fin de chantier)
Le saviez-vous ?

Au total, dans le Vieux-Nice, on dénombre jusqu’à treize clochers, entre les églises, les chapelles et les tours.
- LIRE AUSSI : Secrets, panoramas… Pourquoi il faut absolument (re)découvrir les deux tours du Vieux-Nice
- LIRE AUSSI : Ces 5 bâtiments d’exception participent à la richesse du patrimoine du Vieux-Nice



