Le Département 06 assume d’avoir rompu son partenariat avec le centre de l’action sociale niçois pour ce qui est du suivi d’allocataires du RSA. “Le travail n’était pas bien fait” estime l’élu Bernard Chaix.
C’est une nouvelle illustration de la relation considérablement dégradée entre la mairie de Nice et le Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Dans une interview publiée dans nos colonnes le 30 janvier dernier, Jennifer Salles-Barbosa, l’adjointe chargée des solidarités, dénonçait une nouvelle décision du CD06 : “Via une convention, le conseil départemental des Alpes-Maritimes déléguait depuis longtemps le suivi de bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active, ndlr) au CCAS de la Ville de Nice. Le 29 décembre, avec prise d’effet au 2 janvier, nous avons appris qu’il se retire. Sans alerte préalable, cette subvention est stoppée, plaçant en grande difficulté les personnes qui étaient aidées. C’est incompréhensible !”
D’après cette élue proche de Christian Estrosi (Horizons), “cela fonctionnait très bien, et jamais le Département nous a reproché quoi que ce soit à ce niveau”.
“J’aimerais que Charles Ange Ginésy (le président des Alpes-Maritimes, ndlr) se retrousse les manches et vienne faire les maraudes avec nous. Qu’il saisisse la réalité des choses !” taclait-elle en réponse.
“Je trouve ça désolant que les usagers soient pris en otages. Le travail mené est inattaquable. C’est une “guéguerre” qui nous est menée”.
Nice-Presse et RCF Radio ont tendu le micro à la partie concernée, ce jeudi 8 février. Le vice-président du Département Bernard Chaix, soutien du président des Républicains Eric Ciotti, assume cette rupture.
Seul le Centre communal de l’action sociale niçois est concerné par la fin de cette convention, pas celui des autres villes maralpines. Est-ce à dire que le CD06 avait spécifiquement des choses à lui reprocher ? “Nous travaillons avec des associations et différents CCAS. Quand le travail n’est pas bien fait, nous mettons fin aux conventions. Les agents du Département le feront mieux, avec de meilleurs résultats, que ceux du CCAS de Nice”.
Pourquoi ne pas avoir laissé à la Ville le temps d’éventuellement se réorganiser ? “Nous avons considéré qu’il s’agit d’une situation d’urgence. Le travail n’était pas à la hauteur de nos espérances”.
“Les luttes de pouvoir entre le Département et la Ville (entre Eric Ciotti et Christian Estrosi) se mènent au détriment des pauvres”, estime la CGT Nice-métropole… “Ce syndicat profite de la situation pour avoir de l’écho dans les médias” balaie Bernard Chaix. “Ce qui m’intéresse, c’est de dire que les résultats du Département sont très bons pour ce qui est du RSA”.