Cette chapelle à (re)découvrir dans le pays niçois possède une histoire bercée entre pêche, religion et Jean Cocteau…
La date de sa création remonte vraisemblablement à la deuxième moitié du XVIe siècle, mais la chapelle Saint-Pierre à Villefranche-sur-Mer a su traverser les âges en connaissant plusieurs vies.
A l’usage religieux initial s’est mêlé au fil du temps un côté plus pratique. Il faut en effet savoir qu’aujourd’hui, le lieu appartient à la Prud'homie des pêcheurs. Au début du XXe siècle, il servait de remise pour les filets et le matériel des marins, mais aussi d’endroit pour régler les litiges liés à cette activité.
Lorsque vous visitez ce bâtiment qui se trouve à l’entrée du port, entre la capitainerie et l’hôtel Welcome, vous êtes certainement intrigués par sa façade. Cette dernière donne d’ailleurs l’impression au passant d’être fixé par les yeux du saint patron.

Jean Cocteau en architecte du projet
Ce curieux décor, nous le devons à Jean Cocteau, qui a matérialisé un rêve longtemps enfoui en lui. En 1957, il a conçu et réalisé ce projet qu’il portait depuis plus de dix ans avant de pouvoir aller au bout de ses ambitions. On lui doit aussi bien l’intérieur que l’extérieur de l’édifice.
Celui-ci s’inspire de l’art roman évoquant à la fois la vie de l’apôtre, le village particulièrement cher à la jeunesse de l’Académicien français, mais aussi un salut envers la communauté des pêcheurs. Il a dessiné les filets sur les murs et les voûtes.
Un travail de plusieurs mois que Cocteau a mené à bout grâce à l’apport et au talent d’artistes et d’artisans locaux, à l’image de Jean-Paul Brusset, peintre, qui a mis en place les figures. Les céramistes de Moulins et les tailleurs de pierre de La Turbie ont également eu un rôle crucial.

Cinq scènes représentées
Lorsqu’on se balade dans l’enceinte de la chapelle, on y voit cinq scènes principales, divisées en deux thèmes. Le premier se concentre sur l’hommage aux Saintes-Maries-de-la-Mer ainsi qu’aux Demoiselles de Villefranche. Le second raconte les épisodes de la vie de Saint Pierre.
Sous ce nouvel écrin, que l’on aperçoit sur le quai de l’amiral Courbet, la première messe y fut célébrée le 30 juin 1957.
4 euros l'entrée pour les adultes
Si vous passez dans la ville côtière lors des prochains mois, n’hésitez pas à aller explorer ce monument historique (depuis 1996) du mercredi au dimanche de 9h30 à 18 heures. L’entrée est gratuite pour les enfants et un montant de quatre euros est demandé aux adultes.
Une fois la visite effectuée, on ne peut que vous conseiller de vous rendre à la citadelle Saint Elme, à la rue obscure le long du rempart, elle aussi en lien avec Jean Cocteau, ou encore à l’église Saint-Michel, pour découvrir le patrimoine de la cité.