Newsletter gratuite
Portée par un élan populaire qui a notamment permis à Enzo Giusti d'atteindre le second tour des élections législatives, la gauche niçoise possède plus que jamais des bases solides pour construire un véritable projet d'opposition.
Depuis dimanche soir, et malgré la défaite d'Enzo Giusti face à Philippe Pradal dans la troisième circonscription, les représentants de la NUPES — Nouvelle Union populaire écologique et sociale — ne cessent de recevoir des compliments.
"Les gens nous arrêtent dans la rue ou nous écrivent sur les réseaux sociaux pour nous féliciter, sourit Anne-Laure Chaintron, surprise de voir sa nouvelle notoriété se prolonger. On se rend compte de l'impact qu'a eu notre campagne, avec beaucoup de gens qui nous ont accordé leur voix dans ces élections."
Profiter d'un élan national
Avec un score plus que prometteur dans la première circonscription (20,42%), elle s'est imposée comme une vraie force, derrière Éric Ciotti (Les Républicains) et Graig Monetti (Ensemble).
Tout comme Enzo Giusti, belle surprise de ces législatives 2022 chez nous. Profitant de l'absence d'union des candidats de la droite (Benoît Kandel, Laurent Castillo, Philippe Vardon) et avec une solide base d'électeurs (près de 10.000 voix déjà au premier tour), cet ingénieur de profession s'est frayé un chemin vers le second tour.
Des résultats prometteurs qui laissent augurer des jours heureux. À condition que l'élan national autour de la NUPES ne soit pas stoppé net par l'actuel désordre à l'Assemblée nationale.
"Tout dépendra de ce qu'il se passe à l'échelle nationale, mais il n'y a pas de raison que cela ne se décline pas au niveau local"
"Tout dépendra de ce qu'il se passe à l'échelle nationale, concède Anne-Laure Chaintron. Mais nous avons pu voir que nous sommes tous d'accord sur le fond. Il n'y a pas de raison que cela ne se décline pas au niveau local."
Dans cette optique, Enzo Giusti espère bien poursuivre le travail de fond réalisé depuis déjà cinq ans. Avec des figures, à l'image de l'avocate Mireille Damiano (La France Insoumise), qui a beaucoup oeuvré durant la campagne.
"Elle a été notre porte-drapeau, reconnaît Enzo Giusti. Elle nous a aidé à fédérer autour de nous, même des acteurs qui ne souhaitaient pas s'engager en politique."
Avec, dans le viseur, forcément, la prochaine élection municipale niçoise, où la gauche unifiée espère bien se démarquer.
"On va s'organiser"
"C'est la suite logique, confirme Anne-Laure Chaintron, sans pour autant prendre en main cette incarnation. Je me suis présentée pour porter un projet et des idées, pas pour ma propre personne."
Un discours partagé par Enzo Giusti : "il ne s'agissait pas de ma candidature à moi. Je portais le flambeau d'un collectif."
Pour rappel, en 2020, trois candidats de gauche s'étaient lancés (Jean-Marc Governatori, Mireille Damiano et Patrick Allemand). Seuls les écolos avaient pu obtenir des élus (6).
"Au-delà de la carte postale, Nice, c'est 21% de pauvres, ce qui représente environ 74.000 personnes"
En attendant de se trouver un leader, les représentants de la NUPES locale entendent bien intensifier leur emprise territoriale.
"Au-delà de la carte postale, Nice, c'est 21% de pauvres, ce qui représente environ 74.000 personnes, lance le candidat malheureux de la troisième circonscription. Ce sont ces personnes-là que nous voulons convaincre. Notre projet s'adresse à eux."
"On va s'organiser, on ne se réveillera pas six mois avant l'élection contrairement à nos rivaux, ça c'est clair."
En 2001, la liste des socialistes, communistes et écolos n'était passé qu'à 3.500 voix de remporter l'élection municipale, face à l'ex-FN Jacques Peyrat.