MISE À JOUR 11H30 : La sanction n’aura pas traîné ! Quelques heures après l’annonce du ralliement des Macronistes à la liste de droite menée par Renaud Muselier pour les régionales, la direction des Républicains annonce qu’elle retire son investiture au président sortant.
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"Pas d'accord d'appareil" répétait à l'envi Renaud Muselier ces derniers jours. Raté : le Premier ministre Jean Castex l'annonce lui-même ce dimanche, la liste des Marcheurs se retire pour fusionner avec celle des LR.
Commentaire - Sans aucune surprise, il y aura bien une alliance entre La République en marche (LREM) et Les Républicains (LR) aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Un accord négocié jusqu'à l'Élysée.
Jean Castex l'annonce au Journal du dimanche : "La majorité présidentielle répond très favorablement à l'initiative de Renaud Muselier". Le président du conseil régional avait déjà souligné dans la semaine qu'il relèverait du "bon sens" que la majorité lui apporte son soutien. "Sophie Cluzel et des représentants de la majorité parlementaire vont intégrer le dispositif", continue Castex, précisant que Cluzel sera en lice dans le Var.
"Le pays est en crise, la majorité présidentielle agit, doit s'élargir et doit savoir fédérer" ajoute Matignon. Sophie Cluzel, elle, invoque une "occasion de pouvoir être encore plus forts". L'union, "c'est ce que nous demandent les habitants de la Région", estime-t-elle.
Une annonce qui devrait satisfaire aussi bien Christian Estrosi à Nice, que le toulonnais Hubert Falco, tous deux parmi les barons locaux les plus favorables à ce rapprochement. Un sondage publié dans Le Figaro assurait déjà fin mars que le Rassemblement national pourrait prendre la région sans fusion entre la droite et les macronistes. Reste à savoir si les LR les plus conservateurs ne risquent pas se détourner vers Thierry Mariani, l'ex-UMP devenu tête de liste du RN.
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Le plus beau bouquet de muguet à MLP par JCastex c’est de fusionner la liste ReM avec la liste LR dans la région Sud !
— Lionnel Luca (@lionnelluca06) May 1, 2021
Sophie Cluzel retourne déjà sa veste
Ce n'est pas un satisfecit général que la secrétaire d'État attribuait à l'équipe sortante il y a encore… quinze jours.
Dans les colonnes du Figaro, la désormais ex-tête de liste LREM taclait au contraire sans ambages la gestion Estrosi-Muselier. Coup après coup, elle décrivait un président du conseil régional fantômatique, à la tête d'une région "décousue, pas assez unifiée", avec des "problèmes de transports" et des jeunes "pas assez priorisés". L'exécutif sortant n'aurait pas mené un nécessaire "travail d'apaisement". Et la commande de vaccins russes effectuée par Renaud Muselier ? "De la communication (de nature à) génèrer de la défiance entre les citoyens et les élus".
Nouvelle candidate, cette fois pour Renaud Muselier dans le Var, Sophie Cluzel a donc les adducteurs solides.
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L'intenable position de Lisnard et Ciotti
Le maire de Cannes l'a déjà assuré à l'antenne de LCI cette semaine : il refuserait de faire campagne s'il y avait un accord entre La République en Marche et Renaud Muselier.
Un positionnement qu'il semble confirmer puisque David Lisnard a relayé cette nuit sur Twitter un message de Lionnel Luca, le maire de Villeneuve-Loubet, commentant l'annonce de Castex dans le JDD : "en politique, il y a des additions qui font soustraction".
Souffrant d'un léger déficit de notoriété, le président Muselier va donc partir en campagne sans certains poids lourds de la droite, notamment dans les Alpes-Maritimes.
Encore davantage sur la sellette : le député Éric Ciotti. Alors que sa drague appuyée aux électeurs de Marine Le Pen a été lourdement condamnée par Christian Estrosi ce week-end, on n'imagine pas une seconde le "monsieur sécurité" des LR faire campagne avec les siens, alliés d'un gouvernement dont il pense tant de mal.
Mise à jour Peu avant neuf heures ce dimanche, Éric Ciotti a réagi sur Twitter avec une étrange métaphore gastronomique : "Immense tristesse face à ce coup de poignard dans le dos. Je le savais, dès avant le premier tour de la présidentielle, ils préparaient leur mauvaise soupe sur le petit feu élyséen dans la mauvaise marmite En Marche. Jusqu’au bout j’ai espéré leur sursaut, celui d’amis qui se perdent. Ils ont osé l’inacceptable. Ce matin je pense à la France qui mérite tellement mieux ainsi qu’à nos militants et à nos électeurs, trahis dans leurs convictions".