Peintre et sculpteur, Laurent Bosio pratique son activité en plein cœur de notre cité. Actuellement exposé aux Puces de Nice, cet artiste puise son inspiration dans la nature, avec une vive admiration pour les oliviers.
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Des tableaux entreposés de partout, des sculptures, des palettes de bois, ou encore de la peinture… C’est sur son lieu de travail, dans le Vieux-Nice, que Laurent Bosio nous a accueilli.
"J’ai eu l’opportunité d’avoir mon atelier dans la rue du Pont-Vieux, maintenant cela fait presque trente ans que je suis au même endroit" explique-t-il à Nice-Presse.
"Asseyez-vous sur cette petite chaise, je vais tout vous montrer !" Plein d’énergie mais aussi d’enthousiasme, il nous dévoile rapidement ses nouvelles productions.
"Là par exemple, j’ai dessiné des yeux pour avoir un côté animal fantastique. On a des personnages cachés sous les racines de l’arbre". Ravi de nous les faire découvrir, il explique, sourire aux lèvres, le procédé de chacun de ses travaux.
"Cela faisait dix ans que je n'avais pas travaillé la peinture, mais là je m’y suis remis depuis deux mois" se confie-t-il. Si les Niçois connaissent bien ses sculptures, notamment celle de l’olivier en métal, installée place du Palais de justice en juin dernier, Laurent Bosio ne se limite pas uniquement à cela. Il varie les supports.
Un mix des pratiques
De 1981 à 1984, il étudie à l’école municipale d’arts plastiques de Nice, la Villa Thiole. Puis, il intègre ensuite la Villa Arson, où il restera jusqu’en 1986. Nature morte, peinture à vue, études documentaires ou encore de perspectives… Il reçoit une formation académique, même s'il se considère aujourd’hui comme un "artiste libre".
Ce côté académique est très présent dans ce qu'il réalise. "Par exemple, dans une peinture d’un arbre, on peut retrouver un corps. Les branches deviennent les bras."
Concernant les supports utilisés, ils sont nombreux mais "indissociables". "Par exemple pendant une période j’ai travaillé sur les nains, plus précisément les gnomes. J’ai commencé par des croquis en volume puis en peinture grand format".
Ces productions sont également un moyen "d'avoir une vision plus générale" pour ensuite travailler sur ses sculptures. Tout est lié.
Une évolution constante
Les arbres et leurs racines, ce sont ses thèmes de prédilection, avec un véritable attrait pour l'olivier.
"Il m’a toujours intéressé notamment pour sa forme. Il y a des racines qui entrent et qui sont très évasées. Plus on monte et plus l’arbre est massif, mais quand on voit le feuillage il n'y a presque rien. On a un côté pris en terre mais aussi léger, c'est superbe."
Son inspiration, elle vient de la nature. Mais pas uniquement. "Je me rend parfois dans des espaces naturels, mais je fais aussi un gros travail d'atelier."
À travers ses croquis, ses peintures ou encore ses précédentes sculptures, il évolue sans arrêt.
"Parfois, je reprends des détails de mes productions pour en créer de nouvelles, notamment avec les formes. Le sujet est un prétexte pour partir sur d'autres choses. En faite, mon travail n'est jamais une finalité en soi."
Exposé aux Puces de Nice
Très dynamique, Laurent Bosio réalise de nombreux projets. Par exemple, pour les journées du patrimoine, le 18 et 19 septembre dernier, ses "oeuvres d'art ont été installées au Port, dont certains arbres de deux mètres trente de hauteur."
Mais ce n'est pas tout ! D'autres expositions sont en cours. En ce moment, les Puces de Nice, quai Lunel, sont rhabillées par cet artiste-sculpteur jusqu'au 8 novembre. "C'est un travail qui part de mes croquis d'arbres avec les bonsaïs et les oliviers… Il s'agit d'études pour ensuite aller vers la sculpture."
Cet accrochage à ciel ouvert est en réalité un avant-goût du livre : "Laurent Bosio, l'atelier (études, variations, préludes)".
Celui-ci est écrit par Yves-Marie Lequin, enseignant en philosophie et théologie, aumônier des artistes, délégué épiscopal à la culture, mais également peintre et poète.
Ainsi, à travers cet ouvrage sont liés ses poèmes Haïkus, l'un des genres poétiques privilégiés de la littérature japonaise classique, avec les dessins préparatoires de Laurent Bosio.