La problématique de la sécheresse est déjà dans les esprits et les conversations. Pour essayer de limiter son impact sur l’usage de l’eau lors de la période estivale, Provence-Alpes-Côte d’Azur va lancer une expérimentation.
Dans nos colonnes l’année dernière en juillet, Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique au service climatique de Météo France s’était montré assez clair.
La belle saison venue, Nice, et plus généralement le territoire de la Côte d’Azur, sont soumis à des “problématiques particulières. Je pense notamment au risque d'incendie dans les forêts et à la gestion en eau”, avait confié le chercheur.
Ce dernier point en particulier est préoccupant. L’an passé, des restrictions avaient régenté l’utilisation de l'or bleu sur notre territoire : interdiction d’arroser, de remplir les piscines, fermeture des fontaines ou encore défense de laver sa voiture…
L’alerte sécheresse avait touché une très large partie du département des Alpes-Maritimes.
Pour 2023, la Région Sud, présidée par Renaud Muselier, espère relever le défi. Elle a ainsi annoncé la mise en place une expérimentation concernant l’utilisation des eaux usées traitées, un projet qui entre dans le cadre du protocole d’expérimentation Etat-Région, signé en novembre 2022, avec la Première ministre, Elisabeth Borne.
Une première dans notre pays
Cette initiative, en collaboration avec la Société du Canal de Provence (SCP), AMU et la Chambre régionale de l’Agriculture, "sera une première en France".
Renaud Muselier : "la guerre de l'eau n'aura pas lieu"
L’Hexagone n’est pas vraiment une bonne élève en la matière. A titre d’exemple, Israël ou l’Espagne arrivent à réutiliser respectivement 80% et 25% de leurs eaux usées, quand ce procédé représente aujourd’hui moins de 0,5% en France.
Comme l’explique Provence-Alpes-Côte d’Azur ce 1er mars, la précieuse ressource proviendra des stations d’épuration, avec comme objectif de la traiter à un niveau suffisant pour permettre un nouvel usage à l’aval.
L'eau sera réutilisée dans divers domaines
Elle sera ensuite réemployée dans plusieurs domaines tels que l’irrigation agricole ou le milieu industriel. Ce n’est pas tout car elle servira aussi à nettoyer les rues, les espaces verts et à réalimenter les nappes phréatiques.
Alors que le printemps arrivera le 20 mars prochain, la situation est déjà délicate dans notre pays.