Véronique Borré, haut cadre de la municipalité niçoise, devient cette semaine chevalier de l'ordre national du Mérite. On vous fait les présentations en trois points.
Sommaire
Au coeur des crises, depuis plus de dix ans. Elle a fait partie de ceux qui ont inspiré la politique d'innovations sécuritaires à la niçoise. Avant de coordonner la campagne de dépistage et de vaccination pendant le Covid-19, ou encore l'accueil des réfugiés ukrainiens dès le début de la guerre. Et on en passe.
Cet engagement pour le service public et la vie de notre cité vaut à Véronique Borré, directrice générale adjointe de la collectivité, de recevoir ce vendredi 10 février l'une des plus prestigieuses distinctions de la République.
1. Du droit fiscal… à la sécurité
Il y a quinze ans, personne n'aurait imaginé Véronique Borré à la place qu'elle occupe actuellement. Même pas elle-même ! Née loin de Nice, à Dunkerque, elle grandit en Auvergne. Pas d'appétence particulière pour la sécurité au prime abord, puisque, pour ses études, elle s'oriente dans un premier temps vers le droit des affaires et de la fiscalité.
Une remise en question en plein examen pour lequel elle rend une feuille blanche, la voici réorientée vers une carrière dans la fonction publique. Tombe amoureuse de celui qui deviendra son mari, et le père de ses deux garçons.
Anthony Borré qui quitte en 2009 l'équipe d'Eric Ciotti. Véronique se lance alors, et devient son attachée parlementaire. Déjà, le député UMP est le monsieur "régalien" de la droite. Elle travaille avec lui les propositions de lois sur les bandes, la lutte contre la délinquance… Multiplie ses contacts au ministère de l'Intérieur.
Si calée sur ses dossiers que Christian Estrosi l'appelle à Nice, en 2011. Trois ans après son arrivée à la mairie, il vient d'inaugurer son centre de supervision urbain.
"La feuille de route est claire" rembobine Véronique Borré. "Développer la vidéoprotection pour avoir le réseau le plus performant de France. Porter une attention particulière aux policiers municipaux, des femmes et des hommes qui risquent leur vie chaque jour pour les Niçois".
2. Quand le Covid arrive
Faisons un bond en mars 2020. "Au lendemain du premier tour des municipales, mon époux et le maire sont malades, comme bien d'autres Français. On apprend que l'on va être confinés. Chacun est assommé" se souvient-elle. "Je me suis enfermée dans un appartement du centre-ville, en n'ayant jamais autant travaillé de ma vie".
En quelques semaines, il faut tout inventer. "Je n'en dormais pas certaines nuits. Organiser les tests, trouver des masques…"
"C'était aussi un grand moment d'émotion, puisque j'avais avec moi tous ces agents qui se mobilisaient sans relâche, avec constamment de nouvelles idées. Nos aînés comptaient sur nous. On a lancé les bases de la campagne vaccinale avant même que les vaccins n'existent ! C'est cette anticipation qui a fait notre réussite".
Le "vaccinodrome" du palais des expositions, le plus important du pays, devient un modèle du genre. Pareil, avant cela, pour le dispositif de dépistage.
La crise sanitaire, pire souvenir. Et l'attentat du 14 juillet 2016 ? "Évidemment, aussi. J'étais sur la Promenade des Anglais, alors enceinte de sept mois, avec mon mari, ma mère et mon petit garçon de deux ans…" Un sanglot. Avant de se reprendre en un éclair. Concentrée, à nouveau.
3. Sur le devant de la scène à la Région
On découvre Véronique Borré dans le rôle d'élue, aux côtés de Renaud Muselier et Christian Estrosi, depuis 2021. Avec une communication, un compte Twitter… Sacré petit virage pour cette femme discrète.
"Me lancer dans ces régionales, c'était un honneur. L'occasion de porter des valeurs. Mais oui, je suis dorénavant au premier rang des cérémonies. Il faut se faire violence, prendre la lumière n'est pas dans ma nature" reconnaît-elle.
La voici vice-présidente… d'une mission qui n'existait pas : celle de la sécurité et de la défense, dont le conseil régional n'a, en principe, pas la compétence.
Une fonction où elle innove, là encore. L'an passé, elle faisait voter l'octroi de 5 millions d'euros pour renforcer l'équipement de la police nationale et de la gendarmerie.
Entretien réalisé le 31 janvier 2023